dimanche 28 septembre 2025

Travail et spiritualité selon Niranjan Guha Roy


 


Travail et spiritualité


La spiritualité n'est pas un rejet du monde mais une maîtrise complète du monde matériel, de la vie matérielle inspirée, guidée et réalisée par une conscience spirituelle supérieure ;


S'asseoir tranquillement et faire une méditation n'est pas si difficile, mais travailler et appeler la paix, l'énergie et la conscience d'en haut et travailler dans l'esprit de sacrifice comme une offrande au Divin est un moyen stimulant et efficace de faire du yoga.


Nous devrions considérer tout travail comme appartenant au Divin et nous rappeler que quoi que quelqu'un fasse, le travail est désigné par le Divin.


Un jour, nous verrons qu'à chaque instant tout dans l'univers est déterminé par le Divin.


Niranjan Guha Roy




vendredi 26 septembre 2025

Sur l'être central et l'individuation du divin selon Mère

 

Agenda 


2 août 1961


A propos d’individualisation, il y a une question que je me suis posée: quand on parle de «l’être central», par exemple, cet être central est quelque chose qui n’est pas dans la vie physique, il est au-dessus, n’est-ce pas...


C’est dedans et au-dessus et partout! (Mère rit) Non, à moins que tu n’apprennes à penser avec la quatrième dimension tout le temps, tu ne comprendras jamais rien.


Mais Sri Aurobindo dit que cet être central est «unborn» [non né]. Je voudrais savoir si cet être central est quelque chose d’individuel, si chacun a un être central?


Il n’est pas séparé de l’autre.


Il n’est pas séparé de l’autre ? Comment? Il n’est pas séparé du Divin, il est un avec le Divin. Mais est-ce qu’on a chacun un être central individuel, particulier, ou est-ce que c’est l’être central de tout le monde ?


Il devient personnel dans notre conscience. C’est un phénomène de conscience. Il n’est pas séparé – jamais séparé.


Non, il n’est pas séparé. Mais est-ce qu’il a une individualité.


Il n’est jamais séparé, ni du Centre (si l’on peut appeler cela «centre» !) ni de l’ensemble. Et dès qu’on est en rapport avec lui, le problème ne se pose plus : c’est de toute évidence, ça ne peut pas être autrement.


Parce que quand on perd l’ego et que l’on trouve cet être central, Sri Aurobindo dit qu’il reste une individualité, ce n’est pas une dissolution. On a une personnalité.


Oui, il reste une personnalité.


Cette personnalité, c’est donc celle de l’être central, c’est la Personnalité vraie.


Oui.


C’est donc quelque chose qui est quand même individuel, ce n’est pas un moi impersonnel.


Individuel dans l’action, dans la manifestation.


Et alors c’est là le problème: Sri Aurobindo dit que c’est permanent, tandis que toutes les anciennes traditions disent que ça disparaît avec la disparition du corps.


C’est un moi individuel permanent ?


Autrement il ne pourrait pas y avoir de vie matérielle permanente, parce que c’est le caractère même de la matérialisation. Et si ça, c’était appelé à disparaître, alors le phénomène de dissolution physique deviendrait un phénomène permanent, c’est-à-dire qu’il n’y aurait jamais d’immortalité matérielle; parce que, après avoir épuisé une certaine... (au fond, une certaine somme d’illusions ou de désordres ou de mensonges), on retournerait à la Vérité. Tandis que, selon Sri Aurobindo, ce n’est pas comme cela: c’est la Vérité (cette individualisation, cette personnalisation individuelle est un phénomène divin réel, véritable), c’est seulement la déformation de la conscience qui est un mensonge. C’est-à-dire que quand on retrouve la conscience vraie de l’Unité (l’Unité à la fois dans le manifesté, dans le non-manifesté, et supérieure au manifesté et au non-manifesté – «supérieure», c’est-à-dire contenant en soi également le manifesté et le non-manifesté), eh bien, cette Vérité-là inclut la personnalisation matérielle, autrement ça[2] ne pourrait pas exister.


Mais chacun a une personnalité différente?


Oui... peut-être pas chacun dans le désordre actuel (!) mais en principe.


Chaque être conscient ?


Oui, en principe – chaque âme vraie.


Vraie, c’est-à-dire formée ?


Oui, «formée», si tu commences par en bas. Mais si tu le prends par en haut... (Mère rit)


Chacun représente quelque chose du Divin ?


On peut dire comme cela, mais c’est encore séparatif. Mais qu’est-ce que c’est que cette personnalité !? C’est un mode d’être.


C’est ce qui fait que chacun est différent de l’autre.


C’est un mode d’être, oui, d’une certaine manière, dans son essence – dans son essence parce que si c’était dans la manifestation, tout cela est appelé à disparaître. Oui, ce sont des modes d’être. Comme à la première manifestation quand il y a eu ces quatre modes d’être qui ont été les premiers créés[3].


Mais là, il y aurait d’innombrables modes d’être, chacun représentant un aspect ?


Oui, la multitude, autrement il ne peut pas y avoir de Jeu.


Justement, je viens de traduire un passage où Sri Aurobindo parle de «la jouissance et la possession de l’Un avec la multitude, de la multitude avec l’Un, et de la multitude avec la multitude[4].» Par conséquent, s’il y a un jeu comme cela, il faut que ce soit innombrable: une diversité innombrable.




Aspiration à l'amour par Mère

 



Le 23 juillet 1913


Ô Seigneur, Splendeur inconcevable, 

que Ta Beauté se répande sur la terre, 

que Ton Amour s’allume dans les cœurs 

et que Ta Paix règne sur tous.

Un chant grave et profond, 

souriant et subtil, s’élève de mon cœur, 

et je ne sais si ce chant va de moi vers Toi ou de Toi vers moi 

ou bien si Toi, moi et l’univers entier sommes ce chant merveilleux dont je viens de prendre conscience 

… 

Il n’y a certes plus de Toi, ni de moi, ni d’univers distinct ; 

il y a une immense, sublime, infinie harmonie qui est toute chose et dont toute chose prendra conscience un jour.

C’est l’harmonie de l’Amour sans limite, l’Amour vainqueur de toute souffrance et de toute obscurité.

Selon cette loi d’Amour, Ta loi, je veux vivre de plus en plus intégralement ; à elle je me donne sans réserve.

Et mon être exulte d’une Paix inexprimable.


Mère, Prières et méditations.

*********

O Lord, inconceivable Splendour, may Thy Beauty spread through all the earth, may Thy Love be kindled in every heart and Thy Peace reign over all.


A deep and solemn chant, smiling and subtle, rises from my heart, and I do not know whether this chant goes from me to Thee or comes from Thee to me or whether Thou and I and the entire universe are this marvellous chant of which I have just become conscious. . . . Surely there is no longer any Thou or I or any separate universe; only an immense harmony is there, sublime and infinite, which is all things and of which all things will one day grow aware. It is the harmony of boundless Love, Love victorious over all suffering and all obscurity.


By this law of Love, Thy law, I want to live more and more integrally; to it unreservedly I give myself.


And all my being exults in an inexpressible Peace.


~ The Mother

CWM Vol. 01, Prayers and Meditations, P: 25





Amour psychique et amour vital selon Mère








L'émotion est-elle toujours un mouvement vital?

Ça dépend de quelle émotion et ça dépend aussi de ce qu'on appelle "émotion". Par exemple, il y a une condition dans laquelle, si on est mis en présence d'un mouvement psychique très précis, très clair, c'est-à-dire très distinctement psychique — cela arrive assez fréquemment —, l'émotion est tellement forte que les larmes viennent aux yeux. On n'est pas triste, on n'est pas heureux, ni l'un ni l'autre ; ça ne correspond pas à un sentiment quelconque, mais c'est une intensité d'émotion qui provient d'un contact avec quelque chose qui est clairement, d'une façon précise, psychique ; cela peut être en soi-même, mais c'est encore plus souvent en quelqu'un d'autre. Quand on est en contact avec une action, un mouvement, une manifestation d'ordre psychique, alors, tout d'un coup, les yeux se remplissent de larmes. Si on appelle cela une émotion, évidemment, c'est une émotion, n'est-ce pas. Mais, généralement, ça provient d'une chose : l'être physique a un besoin très peu conscient mais très intense du contact avec la vie psychique. Il se sent pauvre, dénué, isolé et abandonné quand il n'est pas en contact avec l'être psychique. Il n'y a pas un être physique sur un million qui le sache. Mais ces espèces d'impressions, n'est-ce pas, d'être comme perdu, suspendu, sans protection, sans soutien, manquant de quelque chose, on ne sait pas de quoi, quelque chose qu'on ne comprend pas mais qui vous manque, un vide quelque part, éh bien, cela arrive plus souvent qu'on ne le croit — les gens ne savent pas du tout ce que c'est. Mais alors, quand pour une raison quelconque, tout d'un coup, cette conscience se trouve en rapport avec un phénomène clairement psychique, se trouve en rapport avec les forces psychiques, les vibrations psychiques, l'impression est tellement forte, tellement forte que, certainement, le plus souvent, le corps peut à peine le contenir — c'est comme une joie trop grande, n'est-ce pas, qui déborde de tous les côtés —, qu'on ne peut pas le contenir, on ne peut pas le maintenir au-dedans de soi. Alors, ça, c'est comme ça... Il y a tout d'un coup une sorte de révélation, pas très consciente, pas clairement exprimée, mais la révélation de : c'est ça, c'est ça qu'il me faut. Et c'est tellement fort, tellement fort que ça donne une émotion, n'est-ce pas, qui est faite de tant de choses qu'on peut à peine exprimer ce que c'est. Ça, ce sont des émotions qui ne sont pas vitales.

Les émotions vitales sont tout à fait d'une autre nature — elles sont très claires, très précises, vous pouvez les exprimer d'une façon très nette ; elles sont violentes, elles vous remplissent d'une... généralement d'intensité, d'agitation, quelquefois d'une grande satisfaction. Et puis alors, il y a l'opposé qui vient avec la même force. Et alors les gens... Il y a beaucoup de gens qui croient (c'est une chose dont nous avons parlé déjà plusieurs fois), il y a des gens qui s'imaginent qu'ils ne connaissent l'amour que quand l'amour est comme ça, quand l'amour est dans le vital, quand ça s'accompagne de tous les mouvements du vital, toute cette intensité, cette violence, cette précision, cet éclat, cette brillance. Et alors, quand ce n'est pas là, ils disent : "Oh, ce n'est pas de l'amour."

Et pourtant, c'est justement comme ça que l'amour se déforme : ce n'est déjà plus de l'amour, ça commence à être de la passion. Et, n'est-ce pas, c'est une erreur presque universelle parmi les êtres humains.

Il y a des gens qui sont pleins d'un amour psychique très pur, très haut, très désintéressé, qui n'en savent rien et croient qu'ils sont froids, secs et sans amour parce qu'il n'y a pas ce mélange de la vibration vitale. Pour eux, l'amour commence avec cette vibration et finit avec elle aussi.

Alors, comme c'est une chose extrêmement instable, qui a des actions et des réactions et des violences de toutes sortes dans la dépression comme dans la satisfaction, pour les gens, l'amour est une chose extrêmement fugitive — ils ont des minutes d'amour dans leur vie. Ça peut durer, n'est-ce pas, quelques heures, et après on redevient terne et plat et on s'imagine que l'amour vous a quitté.

Comme je l'ai dit, il y a des gens qui sont tout à fait en dehors de ça, qui sont arrivés à maîtriser ça de telle façon que cela ne se mélange plus à rien, qui ont au-dedans d'eux cet amour psychique qui est tout fait d'oubli de soi, de don de soi, de compassion, de générosité, de grandeur de vie et qui est un grand pouvoir d'identification. Alors, la plupart des gens croient qu'ils sont froids ou indifférents... très gentils, ce sont des gens très gentils, n'est-ce pas, mais ils n'aiment pas ; et eux-mêmes quelquefois ils ne savent pas. J'en ai connu, n'est-ce pas, qui pensaient qu'ils n'avaient pas d'amour parce qu'ils n'avaient pas cette vibration vitale. Généralement, quand les gens parlent d'émotion, ce sont des émotions vitales dont ils parlent. Mais il y a un autre genre d'émotions, qui est d'un ordre infiniment supérieur et qui ne se manifeste pas de la même manière, qui a autant d'intensité, mais c'est une intensité sous contrôle, contenue, condensée, concentrée, qui est un pouvoir dynamique extraordinaire.

De vrais amours peuvent faire des choses extraordinaires, mais c'est rare. N'est-ce pas, toutes sortes de miracles peuvent se faire par amour pour celui qu'on aime, non pas pour tous, mais pour ceux ou celui qu'on aime. Mais alors, ça il faut que ce soit un amour libre de tous les mélanges du vital — c'est-à-dire un amour absolument pur et désintéressé qui ne demande aucune chose en échange, qui ne s'attend à aucune chose en échange.


CWM vol.15 - Le 30 janvier 1951







As I said, some people are quite beyond that, they have been able to control it in such a way that it does not get mixed up with anything else; they have in themselves this psychic love which is full of self-forgetfulness, of self-giving, compassion, generosity, nobility of life, and is a great power of identification. So most of these people think they are cold or indifferent — they are very nice people, you see, but they do not love — and sometimes they themselves do not know. I have known people who thought they had no love because they didn’t have this vital vibration. Usually, when people speak of emotions, they are speaking of vital emotions. But there is another kind of emotion which is of an infinitely higher order and doesn’t express itself in the same way, which has just as much intensity, but an intensity that is under control, contained, condensed, concentrated, and is an extraordinary dynamic power.




True love can achieve extraordinary things, but it is rare. All kinds of miracles can be done out of love for the person one loves — not for everyone, but for the people or the person one loves. But it has to be a love free from all vital mixture, an absolutely pure and selfless love which demands nothing in return, which expects nothing in return.




~ The Mother

CWM Vol. 15, P: 324-25





L'oubli de soi et la soumission selon Amita Guha Roy

 


L'oubli de soi

On doit apprendre à oublier sa propre existence, oublier ce qui nous semble de bonnes ou mauvaises circonstances,

En acceptant avec foi tout ce qui nous arrive parce qu’Elle seule sait ce qui est bien pour nous.

Alors on commence à voir que tout ce qui nous arrive est un acte de grâce (sarvamangala)

Et on peut se soumettre à Elle en toute confiance.

C’est Elle qui nous apportera tout ce dont nous avons besoin, cela deviendra notre constante expérience.


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Oublions nos petits soucis, nos ennuis personnels, nos désillusions égoïstes 

Et remettons nos vies dans les mains de la Mère Divine

Pour qu’elle puisse nous purifier, nous posséder et transformer le monde.

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Il faut s’annihiler soi-même totalement pour que le Divin se manifeste à travers l’être soumis. 

Le yoga est basé sur une soumission progressive à la Mère Divine.

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Amita Guha Roy 




Notre double nature - sms à une amie

 



Bonjour,

Bon après, pour ce qui me concerne, les circonstances, petites et grandes, me mettent dans des conditions idéales pour qu'il y ait progrès. Je finis toujours par le comprendre. Une partie rechigne toujours d'abord, particulièrement ce désir d'être tranquille qui n'est qu'inertie et non Paix en mouvement. Et puis, bien sûr, ce qui va finir par être démasqué résiste à l'aspiration au plus vrai, plus juste, plus beau. 


Le plus étonnant est que ce fatras interne de désirs, de petites habitudes, d'inertie puisse faire obstacle au progrès de la Joie !


- Joie sans objet, sans limite, ce feu 🔥 sans fumée, paisible, qui siège dans le cœur, plus moi que moi-même et reliance à toute chose. 


Quand c'est aussi net que ce matin, tout va à l'évidence plus que bien. C'est le meilleur des mondes possibles, et pas que pour moi !


 Cordialement,


Serge


En juin 2025



mardi 23 septembre 2025

Quelques conseils sur le chemin de sri Aurobindo et Mère.



Voici quelques conseils que je retire de ma conversation avec mes amies Amita Guha Roy et Amaryllis.

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Mère nous dit l'importance de la dédicace et de la foi au Suprême, qui est l'au-delà de tout, y compris de la présence divine dont nous avons l'expérience. 

Pour Mère, la supramentalisation a été l'incarnation de la volonté du Suprême dont Sri Aurobindo est d'abord une expression.

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 Vaut mieux s'opposer à Mère qu'être insincère. Vaut mieux être contre le Suprême que traverser une nuit de la foi. Être sans foi laisse une blessure.

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Il vaut mieux être sincère et donc assumer l'écart flagrant avec l'idéal que de cacher nos basses-eaux. Avec nos amis sur le chemin, dont la psychisation est nette, il sera aisé d'être sincère sur nos imperfections : étant eux-mêmes sincères, ils ne nous jugerons pas et si notre sincérité est imparfaite, ils nous aideront à nous laisser enivrer par ce pouvoir-vertu de Mère, leur compassion sera une aide précieuse.

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Quand on comprend que ce chemin de beauté en perfection constante est sans fin, la vie spirituelle et la vie même semble un mystère insondable et merveilleux.

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La création nouvelle est une soif exigente de beauté. Un engagement sur cette voie ne peut être solide sans cette sensibilité.

Amita nous a parlé d'un tableau qu'elle avait peint. Contente de son travail, elle quitte l'atelier. Quand elle revient, et voit que Niranjan avait peint autre chose par-dessus. Choc - incompréhension. Mais quelques minutes plus tard, elle voit que ce tableau de Niranjan est bien plus beau que l'était le sien. Rires de nous trois. Sourires.




dimanche 21 septembre 2025

Dramatisation du vital selon Mère

 


Je voudrais prier la Mère de bien vouloir m'expliquer le sens de la dramatisation de tout par le tout par la nature vitale.

Ce que je voulais dire, c'est que la vie est toujours pleine de difficultés, d'épreuves et de souffrances ; c'est un fait commun et chacun doit faire face à son propre sort. La seule façon d'y faire face correctement est d'endurer et de mettre son intérêt, son espérance et sa foi dans la vie intérieure et la conscience tournée vers le Divin, aspirant au Divin et capable de recevoir la Force et l'Aide du Divin. Mais souvent l'être vital ou une partie de celui-ci prend une sorte de plaisir pervers à donner une importance dramatique à chaque difficulté et coupe ainsi le contact avec l'être intérieur et la Force Divine.

Il faut arrêter cette habitude commune à beaucoup de gens et alors chacun pourra sentir qu'il reçoit très concrètement l'aide dont il a besoin pour traverser les épreuves de la vie.

~ La Mère, 2 février 1964


I would like to pray to the Mother to kindly explain to me the meaning of the dramatising of everything by the everything by the vital nature.

What I meant is that life is always full of difficulties, hardships and sufferings; this is a common fact and each one has to face his own lot of them. The only way to face them properly is to endure and to put one's interest, hope and faith in the inner life and consciousness turned towards the Divine, aspiring for the Divine and capable of receiving the Divine's Force and Help. But often the vital being or some part of it takes a kind of perverse pleasure in giving a dramatic importance to each and every difficulty and thus cuts the contact with the inner being and Divine's Force.

This had habit which is common to many people be stopped and then each one can will feel that he receives very concretely the help he needs to go through the ordeals of life.

~ The Mother, 2 nd Feb' 1964



La libération selon Amita Guha Roy

 


La libération


Ces nouveaux êtres se sentent emprisonnés dans un corps animal aux instincts primitifs et à l’horizon limité dont la vie et la structure est l’expression de l’animal aussi raffiné soit-il. Ces nouveaux êtres souffrent dans des corps humains à la conscience étroite et trop souvent ne savent pas comment sortir de cette prison d’inconscience.

L’âme à l’intérieur attend que s’ouvre la porte de fer de sa prison. La divinité intérieure est submergée dans la boue accumulée depuis des âges. Lorsque cette divinité arrive à surgir hors de cette carapace d’airain alors le nouveau voyage peut commencer. Celui qui vit écrasé par la vie terrestre et a envie de s’enfuir doit plonger profondément à l’intérieur et aspirer seulement à la Grâce Divine qui attend son appel pour l’emporter loin de la nuit vers Son île de lumière.


Le pouvoir supramental donnera à ces êtres une force invincible, les inondera de la joie divine qui résulte de la perception concrète de la Présence divine en eux et tout autour d’eux. Ils émergeront de leur prison comme la graine pousse dans un sol rocailleux et s’épanouit au soleil. Cette libération de l’âme dans la lumière éternelle est le vrai commencement de la nouvelle vie, un nouveau voyage. La Divinité maintenant libérée ne pourra plus jamais être emprisonnée dans le donjon de l’existence humaine. Les âmes qui tenteront de traverser la frontière sont des aventuriers héroïques. Aujourd’hui ou demain, ils casseront la carapace qui les retient prisonniers.


Abandonnons toute trace d’attachement pour l’amour humain limité sous toutes ses formes. Ainsi notre conscience sera illuminée par un infini pouvoir d’amour et d’ananda. Il n’y aura alors plus que le Divin dans une infinité d’êtres et de choses aux variations incalculables. Rien ne pourra plus jamais nous remettre dans la prison que nous avons laissée. Tournons-nous vers la lumière exclusivement.


Notre conscience et corps humains sont trop faibles et fragiles pour incarner les divinités de l’avenir, ils doivent être soigneusement préparés. Il faut incarner la conscience divine dans notre cœur, mental, vie et corps à travers et par une soumission totale de chaque partie de notre être.


Om namo bhagavate. 

Om janani madhura saranam mama

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samedi 20 septembre 2025

La paix dans le physique prélude à la transformation

 

Œuvre de Priti Ghosh


Bonjour, 

la tranquillité, le calme, le silence et la paix sont certainement à cultiver. Mais en fait c'est un déjà là, la paix divine est toujours là. Alors comment nous y abreuver ? Et il s'agit aussi que notre ego y consente. Paradoxalement l'ego doit perdre la place centrale qu'il s'octroie pour que la paix l'emporte. La peur, le stress cache parfois un amour subtil du drame de la part de l'ego pour demeurer au centre de la conscience. La conscience égocentrique se nourrit des difficultés. La paix ne signifie pas donc la fin du drama de l'ego, la fin de la souffrance et de la douleur, la fin des déséquilibres, mais la présence d'un Soi espace d'accueil paisible, un œil du cyclone, un calme océanique au milieu de la tempête. Cette ouverture paisible, ce témoin neutre du chaos que nous sommes, permet aussi d'accepter le travail de la conscience force. Car une stratégie du vital de l'ego est de s'accrocher aux déséquilibres physiques et de les amplifier face à la force du Devenir, face à l'œuvre de Mère. La base de paix dans le mental puis le vital, enfin reconnue et acceptée au centre, l'ego renonçant à y trôner, permet à celle-ci de s'infuser aussi dans le physique. Et à ce moment si la paix infuse le physique, des forces de guérison peuvent œuvrer. Peu importe qu'elles triomphent, si un autre corps rencontre des problèmes de santé similaires, ce travail pourra être repris, prolongé et victorieux. 

Soyons clairs, nos corps physiques humains sont mortels, sujets à la maladie, la fatigue et incapables d'accueillir pleinement la présence divine. 

Toute lutte contre la déchéance corporelle sert la venue de ce nouveau corps que l'aventure du yoga de Sri Aurobindo et Mère a en vue. La paix dans le physique comme objectif est pour nous la base de ce travail de transformation dont nos générations transmettront le flambeau aux suivantes jusqu'à ce qu'un corps libre de fatigue, de maladie, d'usure et de mort accidentelle émerge. 


Cordialement,


Serge


Œuvre de Priti Ghosh 


L'aspiration du Jîvâtman et l'aspiration de l'être psychique selon Sri Aurobindo



 Le jîvâtman, l'étincelle de l'âme et l'être psychique sont trois formes différentes d'une même réalité et il ne faut pas les confondre, car cela brouille la clarté de l'expérience intérieure.


Le jîvâtman ou "spirit" [esprit], comme on l'appelle généralement en anglais, existe en soi au-dessus de l'être manifesté ou instrumental — il est au-delà de la naissance et de la mort, toujours le même, Moi individuel ou Âtman. C'est l'être véritable, éternel, de l'individu.


L'âme est une étincelle du Divin; elle ne se tient pas au-dessus de l'être manifesté, mais descend dans la manifestation afin de soutenir son évolution dans le monde matériel. C'est tout d'abord un pouvoir indifférencié de la Conscience divine qui contient toutes les possibilités encore sans forme, mais auxquelles l'évolution a pour fonction de donner une forme. Cette étincelle est présente dans tous les êtres vivants, du plus bas au plus élevé.


L'être psychique est formé par l'âme au cours de son évolution. Il soutient le mental, le vital, le corps, croît par leurs expériences, porte la nature de vie en vie. C'est le psychique ou caitya puruṣa. Il est d'abord voilé par le mental, le vital et le corps mais, au fur et à mesure de sa croissance, il devient capable de venir en avant et de dominer le mental, la vie et le corps; chez l'homme ordinaire, il dépend d'eux pour s'exprimer et il ne peut s'en saisir ni les utiliser librement. La vie de l'être est animale ou humaine et non divine. Lorsque l'être psychique, par la sâdhanâ, peut prédominer et utiliser librement ses instruments, l'élan vers le Divin devient alors complet et ce n'est pas seulement la libération, mais la transformation du mental, du vital et du corps qui devient possible.


Le Moi ou Âtman étant libre et au-delà de la naissance et de la mort, l'expérience du jîvâtman et de son unité avec le Moi suprême ou universel apporte le sentiment de la libération; c'est cela qui est nécessaire à la suprême délivrance spirituelle; mais l'éveil de l'être psychique et sa domination sur la nature sont indispensables pour la transformation de la vie et de la nature.


L'être psychique réalise son unité avec l'être vrai, le jîvâtman, mais il ne devient pas le jîvâtman.


Le bindu vu au-dessus peut être une manière symbolique de voir le jîvâtman, parcelle du Divin; là, c'est à l'ouverture de la conscience plus haute qu'on aspire naturellement, afin que l'être puisse demeurer sur ce plan et non plus dans l'Ignorance. Le jîvâtman, en réalité, est déjà un avec le Divin mais il est nécessaire que le reste de la conscience aussi le réalise.


L'être psychique aspire à ce que la nature inférieure tout entière, le mental, le vital, le corps, s'ouvrent au Divin, il aspire à l'amour et l'union avec le Divin, à sa présence et son pouvoir dans le cœur, à la transformation du mental, de la vie et du corps par la descente d'une conscience plus haute dans cette nature et cet être qui en sont les instruments.


Ces deux aspirations sont essentielles et indispensables à la plénitude de notre yoga. Lorsque le psychique impose son aspiration au mental, au vital et au corps, ils aspirent alors eux aussi et c'est ce qui a été senti comme l'aspiration venant du niveau de l'être inférieur. L'aspiration sentie au-dessus est l'aspiration du jîvâtman à la conscience plus haute, avec la réalisation de l'Un qui doit se manifester dans l'être. Les deux aspirations s'aident donc mutuellement. Au début, la quête de l'être inférieur est nécessairement intermittente et étouffée par la conscience ordinaire. Par la sâdhanâ, elle doit devenir claire, constante, forte et persistante.


Le sentiment de paix, de pureté et de calme provient de l'union de la conscience inférieure avec la conscience supérieure. Habituellement il est intermittent, ou alors il réside dans une conscience plus profonde, souvent voilé par les tempêtes et les agitations de la surface; il est rarement permanent au début, mais il peut le devenir lorsque le calme et la paix se font plus fréquents et plus durables, et lorsqu'enfin la nature inférieure reçoit pleinement la descente de la paix, du calme et du silence éternels de la conscience supérieure.


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SRI AUROBINDO, Lettres sur le YogaVolume 1. Section 1, 5. Plans et parties de l'être






Les changements sur la terre - La vision de Niranjan Guha Roy




Niranjan Guha Roy- vision d'une ville faite pour l'être surhumain en transformation 


Les changements sur la terre


Des changements très rapides sont en train de prendre place partout dans le monde. Le pouvoir a réellement commencé la démolition du vieux monde. Bien sûr rapidité ou lenteur doivent être considérés en temps évolutif. Mais les signes sont visibles à l’horizon comme la poussière soulevée par les hordes des envahisseurs vues depuis les hautes tours d’un château dans les temps anciens. Cette vieille civilisation construite sur l’argent, le renom, le confort, les industries, les plaisirs, en résumé tout ce que l’homme a construit est en train de s’écrouler. Le vieux monde humain ne sera pas toléré par le nouveau pouvoir de création. Le travail de démolition a sérieusement commencé. Mais ce n’est pas ce travail de démolition qui a le plus d’intérêt pour nous. Nous attendons la grande révolution spirituelle, qui se prépare derrière la surface chaotique, aveugle et turbulente. La Mère Nature est dans son aspect le plus haut, la Mère Divine, Elle même, dans toute sa conscience et pouvoir. Elle n’est pas intéressée dans une démolition gratuite et insensée. Elle veut donner une nouvelle orientation à tout l’effort humain et au but de la vie humaine. Nous devons répondre à son appel avec une intensité d’aspiration et la sincérité et le courage de tout abandonner afin de réaliser l’idéal le plus haut. Notre acceptation doit être totale pour pouvoir vivre ce noble et difficile idéal de la Mère et Sri Aurobindo. La complaisance, le compromis, l’acceptation ignorante des faiblesses vitales, l’ambition, recherche du pouvoir, recherche de contrôle sur les autres, désirs impurs, idéal limité nous rendront incapables de réaliser une spiritualité vraie et élevée.


La Mère-Nature, la volonté divine déverse son amour, protection, guidance et bénédictions sur les âmes qui tentent en toute sincérité de réaliser, même un tant soit peu le sublime idéal de Sri Aurobindo. Dans la tradition indienne, la Mère Nature est vraiment la Mère de tous, du monde entier et c’est son effort constant d’amener tous ses enfants vers une existence de plus en plus harmonieuse. Donc si nous désirons le bien le plus grand pour le monde ceux d’entre nous qui ont un aperçu de la lumière et de la vérité doivent consacrer leur vie à la manifestation de la vérité la plus haute révélée par Sri Aurobindo. 

Des groupes de tels êtres se formeront de plus en plus partout dans le monde, des communautés basées sur l’idéal spirituel et non sur des idéaux limités économiques, politiques, sociaux ou religieux. De tels centres posséderont un pouvoir effectif d’irradier la conscience spirituelle dans le monde. Ainsi peu à peu la terre entière sera délivrée de l’ignorance et de la souffrance

La clé qui donne accès à la vie spirituelle est tout d’abord la découverte de l’être psychique, la présence divine dans l’homme et finalement une soumission de plus en plus grande au pouvoir lumineux et à la guidance de la Mère Divine assise dans le cœur sacré de tous. L’ego de l’homme devra être remplacé par l’âme consciente de l’homme, seulement alors il y aura la possibilité d’une nouvelle vie sur terre.


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Niranjan Guha Roy 1990


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D'autres éléments de cette ville future surgissant dans un désert :








Migration des âmes vers leur ville



Tous sont-ils appelés ? Avec un texte de Satprem

 

Le paysage breton de Satprem - un montage d'Amaryllis Anglaret


 Satprem a quitté notre monde physique terrestre, il y a 15 ans, le 9 avril 2007. 


 Voici un extrait d'une lettre écrite le 1er avril 1957 à son amie Klari :


"Quand un être est appelé à la vie spirituelle, il a généralement le pouvoir de descendre plus profondément que les autres à l'intérieur. Et plus on descend profondément, plus il faut être PUR - au sens très large de ce mot -, pur de toutes formes d'ambitions, de possession... Parce que, en descendant dedans, on commence peu à peu à entrer en contact avec les forces occultes - et ces forces occultes sont noires ou blanches pour simplifier les choses à l'extrême. Ces forces se servent de nous pour leur œuvre de lumière ou de destruction."


Satprem - Lettres d'un insoumis, tome II




Peut-être que tout le monde est appelé, la fleur, l'insecte, l'oiseau, le chat, etc. mais ce qui répond à l'appel, ce qui aspire caché dans nos profondeurs est plus ou moins en contact avec la conscience de surface. Chez les animaux, aussi, il y a parfois un moment d'éveil à l'individuation du Divin, une aspiration... Chez nous, êtres humains, la mémoire de surface retient rarement ces instants d'ouverture. Car ils sont souvent brefs, insignifiants au regard des histoires que l'ego se raconte. 


Mais, dans nos tréfonds, nous portons tous cette individuation du Divin, le noyau de notre âme vraie, même si, en surface, on confond aussitôt ce qui ressort de notre ego et des désirs avec l'aspiration authentique de ce noyau. 


Certes, peu d'entre nous ont ainsi une âme suffisamment développée pour embarquer le mental, le vital et le physique dans une aventure consciente de la manifestation du Divin. Mais tous, nous sommes embarqués que nous le voulions ou non, car la pression du Divin s'intensifie universellement pour que l'âme émerge dans l'humain en lieu et place de la bestialité dont la perpétuation s'oppose et résiste encore à l'avenir Divin de la terre.


Texte commencé le 9 avril 2022