samedi 25 octobre 2025

Libération de l'âme selon Amita Guha Roy

 



Ces nouveaux êtres se sentent emprisonnés dans un corps animal aux instincts primitifs et à l’horizon limité dont la vie et la structure est l’expression de l’animal aussi raffiné soit-il. Ces nouveaux êtres souffrent dans des corps humains à la conscience étroite et trop souvent ne savent pas comment sortir de cette prison d’inconscience.

L’âme à l’intérieur attend que s’ouvre la porte de fer de sa prison La divinité intérieure est submergée dans la boue accumulée depuis des âges. Lorsque cette divinité arrive à surgir hors de cette carapace d’airain alors le nouveau voyage peut commencer. Celui qui vit écrasé par la vie terrestre et a envie de s’enfuir doit plonger profondément à l’intérieur et aspirer seulement à la Grace Divine qui attend son appel pour l’emporter loin de la nuit vers Son île de lumière.


Le pouvoir supramental donnera à ces êtres une force invincible, les inondera de la joie divine qui résulte de la perception concrète de la Présence divine en eux et tout autour d’eux. Ils émergeront de leur prison comme la graine pousse dans un sol rocailleux et s’épanouit au soleil. Cette libération de l’âme dans la lumière éternelle est le vrai commencement de la nouvelle vie, un nouveau voyage. La Divinité maintenant libérée ne pourra plus jamais être emprisonnée dans le donjon de l’existence humaine. Les âmes qui tenteront de traverser la frontière sont des aventuriers héroïques. Aujourd’hui ou demain, ils casseront la carapace qui les retient prisonnier.


Abandonnons toute trace d’attachement pour l’amour humain limité sous toutes ses formes. Ainsi notre conscience sera illuminée par un infini pouvoir d’amour et d’ananda. Il n’y aura alors plus que le Divin dans une infinité d’êtres et de choses aux variations incalculables. Rien ne pourra plus jamais nous remettre dans la prison que nous avons laissée. Tournons-nous vers la lumière exclusivement.


Notre conscience et corps humains sont trop faibles et fragiles pour incarner les divinités de l’avenir, ils doivent être soigneusement préparés. Il faut incarner la conscience divine dans notre cœur, mental, vie et corps à travers par une soumission totale de chaque partie de notre être.


Om namo bhagavate. 

Om janani madhura saranam mama

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Amita Guha Roy 




La volonté divine, le possible et la vision du Suprême selon Mère

 


Le 28 août 1957

Mère, Sri Aurobindo a dit ici : « Que l’humanité tout entière soit touchée [par l’influence supramentale] ou seulement la partie prête pour le changement, dépend de ce qui est voulu ou possible dans l’ordre continu de l’univers. »

(La Manifestation Supramentale, chap. IV)

Que veut dire « ce qui est voulu ou possible » ? Les deux choses sont différentes. Jusqu’ici, vous avez dit que si l’humanité change, si elle veut faire partie de la nouvelle naissance...

C’est la même chose. Mais quand vous regardez un objet sur un certain plan, vous le voyez horizontalement, et quand vous regardez le même objet d’un autre plan, vous le voyez verticalement (Mère présente la couverture et le dos de son livre). Alors, si on regarde d’en haut, on dit « voulu »; si on regarde d’en bas, on dit « possible »... Mais c’est absolument la même chose, c’est seulement le point de vue qui est différent.

Mais dans ce cas, ce n’est pas notre incapacité ou le manque de volonté de changement qui peut faire quelque chose.

Nous avons déjà dit cela bien des fois. Si vous restez dans une situation conscience dont le fonctionnement est mental, même si c’est le mental le plus élevé, vous avez la notion d’un déterminisme absolu des causes et des effets, et que les choses sont ce qu’elles sont parce qu’elles sont ce qu’elles sont et qu’elles ne peuvent pas être autrement.

Ce n’est que lorsque vous sortez complètement de la conscience mentale et que vous entrez dans un sens supérieur — que vous pouvez appeler spirituel ou divin — des choses, que vous vous trouvez tout d’un coup dans un état de parfaite liberté où tout est possible.

(silence)

Ceux qui ont touché à cet état-là ou qui y ont vécu, ne serait-ce qu’un instant, essayent de le décrire par cette impression d’une Volonté absolue qui s’exerce et qui, pour la mentalité humaine, donne immédiatement le sens de l’arbitraire. Et c’est à cause de cette déformation-là qu’est née cette idée, que je pourrais appeler traditionnelle, d’un Dieu suprême arbitraire, qui est l’une des choses les plus inacceptables pour tout esprit éclairé. J’imagine que c’est cela, cette expérience mal exprimée, qui est à l’origine de cette notion. Et en fait, il est inexact d’exprimer cela comme une Volonté absolue : c’est très, très, très différent. C’est tout autre chose. Parce que ce que l’homme comprend par « volonté », c’est une décision qui est prise et qui est exécutée. Nous sommes obligés d’employer le mot volonté, mais dans sa vérité, la Volonté qui s’exerce dans l’univers n’est pas un choix ni une décision prise. Ce qui me semble l’expression la plus proche, c’est une vision. Les choses sont, parce qu’elles sont vues. Mais naturellement « vues », pas vues comme nous voyons avec ça (Mère touche ses yeux)... et tout de même, c’est ce qui est le plus proche. C’est une vision — une vision qui se déroule.

L’univers s’objective à mesure qu’il est vu.

Et c’est pour cela que Sri Aurobindo a dit « ou voulu ou possible ». Ce n’est ni l’un ni l’autre. Tout ce que l’on peut dire déforme.

(silence)

L’objectivation — l’objectivation universelle — est quelque chose comme une projection dans l’espace et dans le temps, comme une image vivante de ce qui est de toute éternité. Et c’est à mesure que l’image est projetée dans l’écran du temps et de l’espace qu’elle s’objective.

Le Suprême qui contemple Son Image.



vendredi 24 octobre 2025

Sur l'Amour divin par Mère

Œuvre de Niranjan Guha Roy 

Mère, Agenda

 

Justement j'ai noté quelque chose l'autre jour à ce sujet (Mère cherche une note, puis lit):

«Très rares et exceptionnels sont les êtres humains qui peuvent comprendre et sentir l'Amour divin, parce que l'Amour divin est sans attachement et sans besoin de plaire à l'objet aimé.»


C'était une découverte.


C'est pour cela que les hommes ne comprennent pas ; pour eux, l'amour est tellement comme cela (Mère joint les doigts de sa main droite entre les doigts de sa main gauche) qu'ils ne peuvent même pas sentir ni croire qu'ils aiment si ce n'est pas un attachement comme cela (même geste). Et alors forcément, la conséquence de l'attachement, c'est la volonté, le désir, le besoin de plaire à l'objet que l'on aime.


Si l'on enlève l'attachement et le besoin de plaire, les hommes se grattent la tête et se demandent s'ils aiment. Et c'est seulement si l'on enlève ces deux choses que commence l'Amour divin !


Ça, mon petit, nous en reparlerons, c'est une révélation.


C'est pour cela qu'ils ne comprennent pas et c'est pour cela qu'ils ne peuvent pas le sentir.

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Mère, Agenda, 6 décembre 1967


Comment peut-on dissoudre ça ? Dissoudre la torture, par exemple, ce genre de choses ? les dissoudre de la conscience terrestre, que cela ne se reproduise plus, comment est-ce possible ?


Oh ! pour toutes les choses vraiment monstrueuses, il n'y a qu'une force – il n'y a qu'une force qui peut les dissoudre. Ça, je le savais en principe, mais je le sais maintenant en application : c'est la force d'Amour. Vraiment, l’Amour est tout-victorieux – mais le vrai Amour, pas ce que les hommes appellent l'«amour», ça non : le vrai, l’Amour divin.


N'est-ce pas, on voit une goutte de «Ça» dans sa perfection, et toutes les ombres disparaissent – toutes les désharmonies disparaissent. C'est seulement dans sa perfection, dans sa pureté essentielle.


C'est vraiment la toute-puissance.


Et sans... sans le sens de la victoire, c'est cela qui est tellement-tellement merveilleux ! C'est le Tout-Victorieux qui n'a pas du tout, du tout le sens d'être victorieux – pas du tout, du tout, du tout.




Face aux forces hostiles selon Sri Aurobindo et Mère





Deux choses font qu'il est impossible aux forces hostiles de mener à bien, même temporairement, une attaque contre le mental ou le vital : d'abord un amour, une dévotion, une confiance parfaites que rien ne peut ébranler, et en second lieu un calme et une égalité qui sont devenus, dans le vital comme dans le mental, les caractéristiques fondamentales de la nature intérieure. Alors même s'il se produit encore des suggestions contraires, même si tout va mal à l'extérieur, l'être demeure invulnérable. Que l'on adopte l'une ou l'autre voie, à mesure que croissent l'amour et la dévotion ou le calme et l'égalité, l'existence même des forces hostiles devient de moins en moins un phénomène de la vie intérieure, quoiqu'elles puissent encore subsister dans l'atmosphère extérieure.




Sri Aurobindo




Lettres sur le yoga,

Volume 3.

Section 7. L'opposition des forces hostiles




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En disant que leur action "n'est plus nécessaire", je ne voulais pas dire qu'elle ne pouvait pas se poursuivre ; je crois avoir dit expressément que si les sâdhak s'obstinaient à s'ouvrir à elle, elle continuerait. L'action des pouvoirs hostiles diffère de l'action ordinaire de la nature inférieure. Celle-ci se poursuit évidemment tant que la nature inférieure n'est pas transformée, mais elle ne se manifeste pas obligatoirement sous forme d'attaques et de bouleversements hostiles ; on peut la traiter comme un mécanisme qui doit être réglé et qui peut l'être, à l'aide de la Lumière et du Pouvoir d'en haut. Quelques-uns, attaqués jadis par des pouvoirs hostiles, ont maintenant avancé au point de pouvoir appliquer cette méthode ; d'autres en sont proches ; certains, évidemment, l'ont toujours suivie et n'ont jamais été attaqués, du moins dans leur mental et leur vital. Mais beaucoup en sont encore très loin et par conséquent, l'action des Pouvoirs hostiles se poursuit.




Sri Aurobindo




Lettres sur le yoga,

Volume 3.

Section 7. L'opposition des forces hostiles



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Mère

l'Agenda,

Vol. 1

23 décembre 1961


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* *

(Puis le disciple lit la question suivante
du même «Entretien» de 1956:)

«Toutes choses sont attirées par le Divin. Les forces hostiles aussi sont-elles attirées par le Divin?»

Tu sais, à ce propos, je peux dire une chose... Il y a un type de femme que j’ai rencontré pour ainsi dire périodiquement dans ma vie: ce sont des êtres qui sont sous l’influence, ou qui sont l’incarnation, ou en tout cas qui répondent à des forces que Théon appelait «passives» – pas exactement des forces féminines mais le côté Prakriti5 de l’univers: le côté Prakriti noir (il y a un côté actif noir, c’est-à-dire les forces asouriques, et un côté passif noir). Et ce sont des êtres terribles! – terribles, qui ont fait des ravages terribles dans la vie. C’est l’une des plus grosses difficultés de la création.

Et elles sont attirées par moi ! mon petit, elles m’adorent – elles me détestent, elles voudraient me détruire, et individuellement elles ne peuvent pas se passer de moi, elles viennent à moi comme... comme la luciole à la lumière. Et elles me haïssent ! elles voudraient m’écraser. Et c’est comme cela.

J’ai rencontré cinq femmes comme cela : les deux dernières étaient ici (ce sont les plus terribles). C’est un phénomène de haine et de fureur mélangé à tout ce qu’il y a de plus puissant comme attraction dans l’amour – pas de douceur (naturellement pas de douceur, pas de tendresse, rien de tout cela), mais le besoin, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus puissant comme attraction d’amour, mélangé à de la haine. Et elles collent, tu sais ! et puis c’est gai !

Ces jours derniers, j’ai eu une séance comme cela. Et c’est un travail que je suis (de même, j’ai été tout le temps avec cette force adverse dont je t’ai parlé une fois,6 qui toujours s’incarne pour me harasser; eh bien, il y a ça aussi, et ça passe d’un être à l’autre, agréablement!) Et justement, il y a quelques jours (pas très longtemps, une semaine, un mois), j’avais donné rendez-vous à cette personne et j’avais décidé de ne rien dire – parce qu’il n’y avait rien à faire (les choses les plus belles deviennent de la pourriture, il n’y a rien à faire). Alors je suis restée silencieuse, rentrée au-dedans: plein contact avec la Présence Suprême et annulation de la personnalité extérieure (c’est d’ailleurs cette expérience – qui a duré presque une heure – qui m’a donné la clef de tout ce qui se passait ces temps derniers). Il n’y avait plus que le Suprême ici. Et alors, c’était ce Suprême LA, dans ce corps-là, mon petit, dans cet agglomérat-là et dans cette influence absolument anti-divine en apparence – c’était Sa Présence !

C’était une expérience vraiment formidable, quoique cet objet-là [la personne en question] soit petit (il est tout petit, il n’est pas d’une grande ampleur, il n’a pas une grande puissance: c’est une incarnation tout à fait mineure; mais tout de même avec des capacités pas tout à fait humaines mais tellement voilées par une toute petite personnalité humaine qu’il n’y a guère que moi qui puisse le voir).

Et alors, dans l’expérience, il n’y avait plus de différence entre le physique et l’intérieur (c’est d’ailleurs comme cela de plus en plus), mais à ce moment-là, c’était même physiquement, extérieurement, une sorte d’amour plein d’adoration, et sans même étonnement, n’est-ce pas, si spontané! Et là-dedans, il y avait un Pouvoir si formidable ! si formidable au point de vue de la terre tout entière, que... Ça a duré une heure. Au bout d’une heure, l’expérience a commencé lentement à s’estomper (pour des raisons purement pratiques, parce qu’il fallait que ça s’estompe). Et ça m’a laissée si confiante d’un changement – pas total parce que pas définitif – mais si radical que, même extérieurement et tout en bas, il y a quelque chose qui a dit : «Tiens, comment seront-elles, les méditations avec X maintenant ?» Je me suis attrapée à – pas à penser, pas «moi» : quelqu’un a pensé comme cela, quelque part, tout en bas; alors ça m’a tirée de l’expérience, je me suis dit: «Tiens ! c’est curieux, qui est-ce qui pense comme cela ?» – C’est une des personnalités7 (c’était au point de vue du travail, quand je situe toutes les actions), c’était quelqu’un tout en bas qui a eu spontanément cette impression: «Tiens ! mais ça va changer les méditations. Comment est-ce qu’elles vont être maintenant ?» Alors je suis revenue et j’ai commencé à regarder les choses avec le discernement habituel (et je me suis dit que, en effet, peut-être il y aura un changement).

Mais à ce moment-là, vraiment tout était changé: quelque chose était accompli. Et c’était la perception du Pouvoir. De ce Pouvoir qui vient de ce qui est l’Amour pour la Conscience Suprême (ça n’a aucun rapport avec ce que l’on appelle par ce mot). Et c’était... c’était simple ! rien de toutes les complications qui viennent de la pensée, de l’intelligence, de la compréhension – rien de tout cela. Tout ça était tout parti. Rien de tout cela. Une Puissance formidable ! et qui m’a fait comprendre une chose: que l’état dans lequel on me mettait (le «on», c’est le Seigneur du Yoga), c’était pour obtenir ce pouvoir qui provient d’une identité avec toutes les choses matérielles – un pouvoir qu’ont certaines gens qui ne sont pas toujours des yogis : certains médiums, par exemple. J’ai vu cela avec Madame Théon : elle voulait qu’une chose vienne à elle au lieu qu’elle aille à la chose ; quand elle voulait sa paire de sandales, au lieu d’aller la chercher, elle faisait venir sa paire de sandales à elle ; et elle faisait ça par capacité de rayonner sa matière – elle avait de la volonté sur cette matière –, sa volonté centrale agissait sur la matière n’importe où puisqu’elle était là. Mais alors, j’ai vu ce Pouvoir au point de vue méthodique, organisé : pas une chose accidentelle ou spasmodique comme dans les cas médiumniques, mais une organisation de la Matière. Et alors... on commençait à comprendre: «Mais avec ça, on a le pouvoir de mettre chaque chose à sa place !»... pourvu qu’on soit assez universel.

Alors j’ai compris. Maintenant, je sais où j’en suis.

Très loin sur le chemin, mais enfin le chemin est clair.

Et alors, si on ajoute à cette capacité matérielle d’identification et d’emploi de la volonté, si on ajoute ça, ce Quelque chose qui était là à ce moment-là, et qui est vraiment l’expression... je ne sais pas si c’est l’expression suprême mais pour le moment c’est certainement la plus haute que je connaisse (c’est très supérieur à la Connaissance, à cette pure Connaissance par identité qui fait qu’on est la chose et on sait ce qu’elle est: c’est infiniment plus puissant), c’est formidable ! Ça a le pouvoir de tout changer. Et tout changer de quelle façon !! Simplement on est Ça – une, une vibration de ça.

(silence)

Depuis cette expérience (trois-quatre jours, je crois, cinq jours, je ne sais pas), mais la multiplication des faits d’identification (c’est-à-dire qu’on est ça, par conséquent on fait ça) est constante, pour toutes les petites choses de la Matière, les plus petites choses du monde matériel.

(Mère se lève)

Mais ça prendra longtemps. Il ne faut pas s’imaginer que ça va se faire en un clin d’œil – je suis prête à passer des années là-dessus (si ça vient plus vite, tant mieux).

Mais c’est la clef. Ça, c’est la clef.

Et quand elle sera là d’une façon permanente, il faudra que les gens fassent attention à être avec moi! (Mère rit)

Mais ce Pouvoir, c’est l’Amour ?

Ou-ui: c’est l’essence de l’Amour.

C’est ce qui se traduit par l’Amour. Et je ne parle pas, naturellement, du bourbier humain matériel, je ne parle pas de ça du tout mais de l’Amour tel qu’on le conçoit le plus merveilleusement beau et pur. C’est l’origine de cet Amour-là, et c’est dans le Suprême.

(Mère s’asseoit à l’harmonium)

D’ailleurs, il a toujours été dit que c’était seulement Ça qui pouvait faire cesser les forces adverses.8

(Musique)



5 Prakriti: la Nature ou la force exécutrice, par opposition à Pourousha, l’Âme consciente qui voit, sait et crée par sa vision. Ce sont les deux principes, féminin et masculin, de l’univers.


6 Voir Agenda du 26 mars 1959, tome I, p. 301: le Titan spécialement envoyé pour attaquer le corps de Mère et qui se sert des gens de son entourage.


7 De Mère.


8 Il existe un enregistrement de la musique et de la conversation qui précède (sauf le début).


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Mère, Agenda, 15 novembre 1958

(A propos d’une expérience de Mère qui a eu lieu le 13 novembre concernant les difficultés du disciple)

A dire vrai, on n’est peut-être jamais débarrassé des forces hostiles tant que l’on n’a pas émergé dans la Lumière définitivement, au-dessus de l’hémisphère inférieur. Et là, le mot «forces hostiles» perd son sens: ce ne sont plus que des forces de progrès, pour vous obliger à progresser. Mais il faut être sorti de l’hémisphère inférieur pour voir les choses de cette manière, car, en bas, elles sont très réelles dans leur opposition au plan divin.

Il était dit dans les anciennes traditions que l’on ne pouvait pas vivre plus de vingt jours dans cet état supérieur sans quitter son corps et retourner à l’Origine suprême. Maintenant, cela n’est plus vrai.

C’est justement cet état de parfaite Harmonie au-dessus de toutes les attaques, qui deviendra possible avec la réalisation supramentale. C’est ce qui se réalisera pour tous ceux qui sont destinés à la transformation supramentale. Les forces adverses le savent bien: dans le monde supramental, automatiquement, elles disparaîtront. N’ayant plus d’utilité elles seront dissoutes sans qu’il y ait besoin de rien faire, simplement par la présence de la force supramentale. Alors elles se déchaînent avec une rage, dans une négation de tout, de tout.


mercredi 22 octobre 2025

Qui sont Niranjan et Amita Guha Roy pour le yoga intégral de Sri Aurobindo et Mère ?

 

Amita et Niranjan dans les années 2000 à Motherland, à Baden en Bretagne.


Niranjan et Amita à la fin des années 1960 à l'ashram de Sri Aurobindo et Mère à Pondichéry.


Qui sont Niranjan et Amita Guha Roy pour le yoga intégral de Sri Aurobindo et Mère ?


Niranjan est né le 30 mai 1920 de parents indiens Bengali, il a été admis à l'ashram de Sri Aurobindo et Mère en 1946. Amita est née le 1er mai 1940 en France d'un père breton et d'une mère franco-espagnole. Elle a été admise à l'ashram en 1967. Mère a uni Amita et Niranjan en 1967. Dans les années 1960, Niranjan après divers travaux auxquels Mère l'avaient assignés, avait été invité à trouver lui-même ce que la Mère éternelle lui demandait. Il était entré pleinement après sa psychisation dans le yoga de la transformation. Il avait commencé à exprimer la conscience force de transformation à travers des peintures, de la musique, des projets architecturaux, des poèmes et des essais. Amita l'a aidé de plus en plus activement dans cette œuvre peu à peu devenue commune. En 1984, Niranjan et Amita ont quitté l'ashram et Auroville pour la France. Ils avaient reçu l'élan de Mère de venir en France construire un sanctuaire qui lui serait dédié, Motherland, foyer d'harmonie. On pourrait y venir pour un moment de paix, un moment de partage sur le chemin. Niranjan a quitté son corps en 2005 après être entré au stade de la transformation supramentale du corps physique. Aujourd'hui, sur ce même chemin, Amita habite ce petit sanctuaire et fait vivre l'œuvre matérielle et physique subtile de Niranjan dédiée à Mère et Sri Aurobindo. A Motherland, la présence de l'atmosphère de Mère est palpable pour notre être psychique, notre âme vraie. Amita, instrument de Mère, s'adresse à lui, et sert sa libération en nous. L'œuvre écrite de Niranjan nous donne à voir l'émergence de communautés psychisées agissant sous l'élan de la Mère divine.


Serge


Voici quelques clichés de Motherland :






Voici le site de Motherland :

lundi 20 octobre 2025

Poursuivre l'idéal de Fraternité.

 



Bonjour,


Quand je lis ces textes de Sri Aurobindo, et aujourd'hui ceux sur la fraternité, j'arrive à certaines conclusions. 

Très clairement la fraternité des égos sera toujours bancale et les egos humains n'ont jamais été capables d'une authentique fraternité. Ceci vaut même pour des egos de bonne volonté. Seuls des humains en psychisation et spiritualisation sont donc capables de fonder une fraternité. 

Il faut entrer dans la psychisation, devenir des enfants conscients du Divin pour que ce rêve se matérialise solidement. S'intéresser au YI n'est pas suffisant pour une dynamique puissante de fraternité. 

Mère s'assure simplement que ceux, qui entreront au cœur de projets de fraternité qu'elle protège, en soient au stade de la psychisation - sinon ce sera encore un échec de plus pour cet idéal. 

D'où d'ailleurs l'importance de se questionner sincèrement sur notre relation à Mère. Là encore, en effet, la relation authentique à Mère ne commence vraiment que lorsque l'être psychique devient une expérience.

Une charte pour manifester un tel projet n'est qu'une expression mentale qui ne peut être qu'approximative de ce qui doit devenir une expérience vécue, sans qu'aucun doute ne soit plus possible d'être un enfant divin de Mère. 

La relation entre membres d'un tel projet doit se clarifier sur ces bases, amour psychique/psychic love. 

Cet amour n'exclut personne, mais il inclut dans son action chez les personnes ce qui est favorable aux êtres psychiques, et non ce qui l'est à nos egos de surface. 

Nos rencontres avec des personnes psychisées et spiritualisées est aussi un moment vers la rencontre consciente avec l'être psychique en nous. 

Souvent notre ego et, bien plus notre ego spirituel veut se situer, là où notre être psychique ne se situera pas pour son propre bien. Mais si cet ego ne veut pas entendre et que le psychique s'approche de son émergence, Mère créera les circonstances extérieures afin que la bonne place pour la psychisation soit prise.


Voici ce qui me vient au sujet de ces questions,


Puissions-nous être tout entier offert à l'œuvre de Mère et de Sri Aurobindo, tout entier offert à l'amour Divin !


Serge 




vendredi 17 octobre 2025

La fraternité en Mère selon Sri Aurobindo - De la mère patrie à notre Mère divine universelle


Les êtres nouveaux - tableau de Niranjan Guha Roy 


L'attitude fraternelle est un état d'âme extérieur : si nous vivons avec une attitude fraternelle, si nous possédons les mêmes propriétés, le même bien, le même effort commun, c'est cela la fraternité. L'état d'âme peut se manifester à l'extérieur grâce à l'attitude intérieure. Dans l'amour fraternel, la fraternité se sent vivifiée et vraie. Il faut que cet amour fraternel aussi se manifeste. Nous sommes enfants de la même mère, compatriotes, une telle attitude permet déjà un certain amour fraternel, mais ce lien peut permettre l'unité politique, non l'unité sociale. Il nous faut pénétrer plus profondément : tout comme en dépassant notre amour pour notre propre mère, nous arrivons à adorer la mère qui est notre pays, de même il nous faut transcender la conception de la patrie comme mère pour arriver à la conception de la Mère universelle. Toujours il faut dépasser la puissance limitée pour parvenir à la puissance totale. Mais comme en adorant la Mère Inde, nous n'oublions pas notre mère physique, de même notre adoration de la Mère Universelle qui dépasse la mère Inde ne nous la fera pas négliger. Car elle est Kâlî, elle aussi est Mère.


Sri Aurobindo, Le cycle humain.


Mère en méditation - un tableau de Niranjan Guha Roy 

Pour lire ce passage dans son contexte :




jeudi 9 octobre 2025

Benies soient les âmes selon Niranjan Guha Roy

 


Blessed are the souls

Who have recognised the Mother and Sri Aurobindo, the Avatars of tomorrow

Who have consecrated their heart, mind, body and soul to Them

Who do their yoga and aspire for a life divine

Who feel inspired by their words, uplifted by their touch


Bless them

Who have given everything to follow the light of the Supreme

Who feel zero and God is all, One in all.

Who are willing to play their part in the divine symphony

Who see, hear, touch, smell, enjoy God in all

Adore Him and serve Him in all existence even in nothingness

Who find their joy, their strenght, their hope only in the Divine

Who see the emerging God in all efforts high and low


Bless them

who bring peace and harmony in a world of agony,

Who have become happy responding harps in the hands of the Mother Divine.


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Niranjan Guha Roy


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Bénies soient les âmes

Qui ont reconnu Mère et Sri Aurobindo, les avatars de demain

Qui ont consacré leur cœur, leur esprit, leur corps et leur âme tout à eux

Qui font leur yoga et aspirent à la vie divine

Qui se sentent inspirées par leurs mots, transformées par leur contact


Bénis celles

Qui ont donné tout pour suivre la lumière du Suprême 

Qui se sentent zéro et que Dieu est tout, Un en tout.

Qui veulent jouer leur part dans la divine symphonie 

Qui voient, entendent, touchent, sentent, se réjouissent de Dieu en tout

L'adorent, le servent en toute existence, y compris dans la non chose

Qui trouvent leur joie, leur force, leur espérance seulement dans le divin

Qui voient le Dieu qui émerge dans tous les efforts qu'ils soient grands ou faibles


Bénis celles

Qui apportent la paix et l'harmonie dans un monde à l'agonie

Qui sont devenues des harpes obéissantes dans les mains de la Mère Divine.

 

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Niranjan Guha Roy




mercredi 8 octobre 2025

Exposition à la lumière de transformation selon Niranjan Guha Roy

 


Niranjan Guha Roy -1986


Nous avons la tendance innée de cacher toutes les choses obscures en nous. Mais le pouvoir divin qui est actif dans le monde ne nous permettra plus de le faire désormais. Personne ne serait capable de cacher ses linges sales. Personne ne serait capable de se faire passer pour un saint. Tout ce qui est ignorant, obscur, laid et douloureux sera exposé à la lumière et graduellement transformé. C’est vrai pour les âmes qui aspirent consciemment à la transformation divine et vrai aussi pour le monde en général. L’âme qui aspire à une nouvelle vie sentira une grande joie dans ce processus de nettoyage. Mais ceux qui s’accrochent à leur ignorance et mensonge sentiront la pression écrasante des circonstances les obligeant à changer leurs manières. Si quelques âmes, même un petit nombre, pouvaient ouvrir grand leur corps, mental, cœur et âme à l’action transformatrice de la force divine, cela apporterait une révolution rapide et vaste dans le monde. En un sens c’est une affaire du corps et l’allure de la révolution augmenterait. C’est une révolution en termes de conscience. Graduellement toutes les discordes et des tendances meurtrières, égoïstes et ignorantes céderont la place à une sympathie plus grande, à la coopération et l’harmonie. Les hommes dans leur désespoir se tournent vers le marxisme comme une évasion de la tyrannie du système capitaliste. Chaque religion proclame sa suprématie. Aucun changement de politique, religion, pays ou société, rien ne résout finalement le problème. L’homme reste enfermé dans sa conscience humaine obscure. C’est seulement par l’ascension à une conscience lumineuse plus haute qu’il peut sortir vraiment de sa crise perpétuelle incertaine. En tout cas, il ne peut pas avoir la paix, la sécurité, l’harmonie et le bonheur en restant un homme. Les lions de Durga le poursuivront s’il ne prend pas la direction juste. C’est vrai pour l’individu aussi bien que pour les groupes et les nations. C’est l’action inévitable, irréversible du supramental en un mouvement de force dynamique dans la conscience de la terre. La Mère Divine aidera ceux qui sont sincèrement bons envers tous. Les âmes qui aspirent sont sous Sa protection.


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Tableau d'Amita Guha Roy 


mercredi 1 octobre 2025

Prière de Sri Aurobindo

 

Accueil du site Motherland de Niranjan et Amita Guha Roy 

Prière 


Je veux le Divin et rien d'autre. Je veux me donner entièrement à lui et puisque c'est ce que veut mon âme, je le rencontrerai et le réaliserai : il ne peut en être autrement. Je ne demande rien de plus sinon qu'il agisse en moi pour m'amener à lui par une action cachée ou visible, voilée ou manifeste. Je n'insiste pas pour que cela arrive à mon heure et à ma manière ; qu'il fasse tout à sa manière et à son heure ; je croirai en lui, j'accepterai sa volonté, j'aspirerai sans relâche à sa lumière, à sa présence, à sa joie, j'irai à travers toutes les difficultés, tous les retards, m'en remettant à Lui, n'abandonnant jamais. Que mon mental soit calme, qu'il fasse confiance au Divin et lui permette de l'ouvrir à sa lumière ; que mon vital soit tranquille et se tourne vers lui seul, qu'il lui permette de l'ouvrir à son calme et à sa joie. Tout pour Lui et moi pour Lui. Quoi qu'il arrive, je me tiendrai à cette aspiration et à ce don de moi-même et je continuerai, m'en remettant à lui, parfaitement confiant que tout sera fait.


Sri Aurobindo, Lettres sur le Yoga.


Photomontage d'Amita Guha Roy