lundi 14 août 2023

Sur la voie de la perfection de Sri Aurobindo et Mère. 2. Comment écouter la note juste ?

Œuvre de Niranjan Guha Roy


Une amie sur la voie :

COMMENT écouter la Note juste ? Et évoluer par delà l'imperfection qui empêche nos progrès.


Une réponse :

A une amie sur la voie,

Nos erreurs et nos refus passés sont comme des trains manqués. La grâce ne juge pas. Il s'agit de ne pas rater un des prochains trains qui nous seront proposés. C'est tout. Et peu importe les trains ratés, alors, ils nous auront juste encouragés à ne pas rater tous les suivants. Et chaque progrès sur cette voie révèle davantage de trains qu'on rate sans même sans apercevoir. 

Faire croître l'aspiration, l'amour du beau, du vrai et du juste est le seul moyen pour prendre le prochain train au lieu de continuer le vieux véhicule. 

Cette aspiration en croissant rend davantage audible la Note juste. Il ne s'agit pas d'accepter nos faussetés en les excusant... Il s'agit de vivre avec jusqu'à ce que nous ayons reçu la force évolutive de la Vie universelle qui les transforme. Pour moi, cette action évolutive de la Vie universelle, de notre Soi, sous un angle, se personnifie sans aucun doute comme l'action de la Mère Divine. 

Un des enjeux est ici la sincérité. 

Et quand ce sera le moment, pour avoir la force du rejet, on peut aussi appeler à l'aide. Il m'a été conseillé personnellement ce mantra d'appel : OM Sri Aurobindo OM douce Mère. Quoi qu'il en soit de votre code d'appel personnel à l'aide Divine, la difficulté peut s'offrir à Celle-ci. Lui offrir revient à cesser de prendre uniquement  cette difficulté comme un problème personnel. 

Pour moi, offrir à Mère ce problème revient à m'en désidentifier : ce n'est qu'un problème lié à notre vieille humanité que la force évolutive Divine du Devenir, notre Mère Divine, résoudra. L'offrande du problème revient aussi, par ailleurs, à faire grandir encore la flamme de l'aspiration de notre cœur. 

Quand l'aspiration croît, la force descendante et montante de Mère travaille : on la ressentira davantage, mais elle travaille aussi sans qu'on la sente jusqu'à ce que parfois le résultat nous apparaisse finalisé et l'impossibilité dépassée. 

Autre point qu'il m'est encore personnellement un peu difficile d'admettre, les imperfections, les difficultés seront corrigées dans l'ordre voulu par Mère et non dans l'ordre que j'aurais voulu. Il faut donc accepter de vivre avec des imperfections, les contenir autant que possible. Même si cela ne ressemble pas au laisser-être immédiat du Soi, l'essence de notre présence, un tel effort de contenance n'effacera pas cependant la paix du Soi. Déchaîner, ce qui a été vu comme une imperfection au nom d'un laisser-être, c'est l'affermir, c'est se soumettre au démoniaque, tel un Lucifer, un porteur de Lumière, tel un Belial, un suppôt du mensonge. 

Laisser-être n'est pas laisser-faire : dire le contraire n'est pas être sincère.

Reconnaître nos imperfections, les contenir autant qu'il nous est possible, même si elles demeurent capables de nous asservir momentanément, c'est un progrès personnel considérable en sincérité ! 

Que nous soyons attachés comme Ulysse, au mat du bateau de notre aventure, notre axe central Divin intérieur ! Que comme Ulysse, ainsi enchaînés au Divin, nous soyons incapables de succomber aux voix des sirènes criminelles qui nous voudraient voir échouer ! Que nous restions cramponnés à cet axe intérieur, même si tout notre être extérieur en est tout retourné et chamboulé !

Par ailleurs, le progrès dont il est question n'est pas linéaire. Concernant certains points qui recevront un premier traitement nous soulageant des plus lourds symptômes, longtemps après parfois, il faudra qu'ils soient repris plus en profondeur. 

Être et Devenir un enfant de Mère, avant tout, non pas fantasmatiquement mais par nature, c'est lui ouvrir notre cœur. Ce sont des difficultés qui nous en empêchent qui seront prioritaires à surmonter. 

Sans un intérieur-là dans le cœur qui est pur par essence, autour de quoi pourrait s'intégrer la transformation individuelle que mène Mère en nous ?

Être un enfant de Mère, être conscient de son âme, de son être psychique, autrement dit vivre non plus  comme une petite personne humaine, mais comme l'individuation du Divin dans l'humain, et au-delà de l'humain comme l'individuation du Divin dans un corps cosmique, c'est vivre selon la Note juste. 

Bonne route à vous. 

Fraternellement.

Serge


L'âme libérée de sa prison - Tableau d'Amita Guha Roy

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