samedi 23 août 2025

Le chemin de la mutation selon Niranjan Guha Roy

 

Le chemin de la mutation




L’homme est un être mental, vital, physique dirigé par son ego. Il vit dans l’illusion de son propre pouvoir et génie et croit qu’il est le guide de l’évolution. Mais son corps est fragile et sa vie est brève. Quand par le toucher de la Grace divine l’âme intérieure se réveille en lui, alors il s’élève dans la conscience pour devenir de plus en plus divin. Le chemin est ouvert pour tous ceux qui aspirent à l’immortalité. Et ce ne sont pas les chercheurs de renommée, de richesses et plaisirs ni les intellectuels arrogants,  mais les plus humbles, les poètes, les vrais artistes adorateurs de le Beauté, ceux qui rêvent d’un monde de paix et d’harmonie, qui sont libres d’avidité et de violence, de dépravation, qui ont un être psychique suffisamment développé de par leur longue évolution passée


Certains ont rêvé d’un corps immortel et lumineux. L’apparition de la conscience supramentale va permettre de réaliser ce rêve. Il sera possible d’émerger dans une conscience d’immortalité et de félicité, de devenir conscient de l’âme éternelle en nous, l’être psychique qui ne disparaît pas à la mort du corps. Une fois que nous devenons entièrement conscients de notre être psychique, alors au cours du temps un nouveau corps pourra se développer sous la guidance de la force transformatrice. Un corps libre de fatigue, maladie, décomposition. conscient de l’âme qui réside en lui. Ce corps découvrira et manifestera de nouvelles capacités qu’aucun homme ne peut acquérir. Le cheval et le cavalier deviendront une seule force explorant le contenu infini de l’éternité sous un ciel de paix, d’harmonie et de tendre beauté. C’est l’inévitable destinée de l’homme maintenant écrasé sous le fardeau de son inconscience.


Mais le corps humain est fragile et doit être préparé à recevoir le divin nectar de félicité. Nos corps sont encore trop faibles pour supporter la pression des pouvoirs qui descendent. Au moindre toucher, le cerveau se met à tourner, le vital devient fou et le mécanisme du corps se dérègle. Nous devons trouver pour nos corps une nouvelle source d’énergie et de stabilité. C’est l’être psychique caché dans le lotus du cœur qui doit gouverner notre vie. Alors seulement pourrons nous émerger dans la lumière sans ombre. La Shakti divine qui réside dans ce lotus mystique ouvrira les portes fermées dans notre être et l’inondera de sa force supramentale. Elle seule peut transformer l’homme.


Une soumission inconditionnelle et absolue à tous moments, une foi sans faille pleine d’amour hâteront la mutation. L’homme deviendra comme un violon en extase dans les mains du Maître Musicien.


Nirajan Guha Roy




 

vendredi 22 août 2025

Les 3 étapes de la sadhana selon Sri Aurobindo

Œuvre de Priti Ghosh



 Le Yoga Intégral de Sri Aurobindo et Mère consiste grosso modo en : 


1 - une psychisation, 

2 - une spiritualisation, 

3 - une supramentalisation. 


L'émergence de l'être psychique de notre âme est donc la base de ce yoga de Sri Aurobindo et Mère. Sans la lumière psychique, des lumières du Soi, des anges-idées, la spontanéité soi-disant sont faussées. Les avancées de la force supramentale sur terre ne changent pas fondamentalement ceci. 

La psychisation se caractérise par un pouvoir de sincérité, par une discrimination nette entre ce qui relève du désir et de l'aspiration divine. La psychisation ne relève pas d'un volontarisme égoïque, de croyances, de fantasmes spirituels, etc. 

Ce que l'action supramentale, de plus en plus présente sur terre, change, selon des shadaks comme Niranjan Guha Roy, est que la moindre parcelle d'influence de l'âme en nous peut être décuplée par le jeu des circonstances plus que jamais en faveur de la psychisation. 

L'action de Mère pour ses âmes enfants en nous encore enfermées dans leurs œufs égoïques est telle que le moindre sentiment d'étouffement dans le vieil homme reçoit sa réponse. Que nous soyons conscient ou non de notre âme vraie en amont de notre âme de désir ne change rien : dans 10000 vies peut-être, ce sera l'heure de ce yoga mené consciemment. Car "toute la vie est un yoga" qu'on le sache ou non. 

Un autre yoga que celui de Sri Aurobindo et Mère pour cette vie peut dès lors suffire et poser des jalons en vue de l'éclosion psychique qui adviendra dans d'autres vies. 

S'il y a des signes d'émergence psychique et que  nous en tirons une quelconque supériorité, il y a encore de l'ego, de l'ego spirituel en l'occurrence. Quand la coque égoïque commence sérieusement à se briser, comment pourrions-nous en en vouloir à qui que que ce soit d'être là où il en est ? Comment pourrions-nous croire que Mère est plus en nous qu'en cet individu mal psychisé ? Comment pourrions-nous juger inférieur quelqu'un dont le substrat le plus profond, le plus individuel de son individualité est le substrat de la présence de Mère ? 

Pour me situer personnellement, il y a eu éclosion, mais l'ego n'est pas aboli. Le poussin a sorti son bec de la coque de l'œuf mais il n'est pas encore pleinement libéré de l'œuf. 

Il se peut aussi que nous nous intéressions superficiellement à ce yoga de Sri Aurobindo et Mère, car l'heure de notre âme vraie n'a pas encore sonné pour cette vie. 

Si ce discours semble un gloubi-boulga, pas de panique, cherchons sur un chemin plus clair pour nous, là où nous en sommes.  

Ecoutons Sri Aurobindo dans ses Lettres sur le Yoga, Volume 3. Section 4, 1. La triple transformation: psychique, spirituelle et supramentale :   

"Vous devriez tous comprendre que le supramental vrai et direct ne peut pas venir au début de la sâdhanâ, mais n'apparaît que beaucoup plus tard. Premièrement, il faut ouvrir et illuminer l'être mental, l'être vital et l'être physique ; deuxièmement, ouvrir le mental à l'intuition par la volonté, etc., et développer la conscience de l'âme cachée pour qu'elle remplace progressivement la conscience de surface ; troisièmement, supramentaliser l'être mental, l'être vital et l'être physique transformés, et enfin faire descendre le vrai supramental et s'élever au plan supramental.

Tel est l'ordre naturel du yoga. Ces étapes peuvent se chevaucher et s'entremêler, il peut y avoir des variantes, mais les deux dernières ne peuvent apparaître qu'à un stade avancé du progrès. Le Divin supramental guide évidemment notre yoga tout au long, mais il le fait tout d'abord à travers de nombreux plans intermédiaires ; et l'on ne peut guère affirmer que ce qui vient dans les premières périodes est directement ou pleinement supramental. Croire qu'il en est ainsi lorsque ce n'est pas le cas peut fort bien faire obstacle au progrès."


Œuvre de Priti Ghosh

 

jeudi 21 août 2025

Les doutes et la foi

 
Œuvre de Mira M White


Bonjour, 

Sri Aurobindo et Mère ont toujours eu la patience de répondre aux doutes, aux difficultés pratiques et même de devancer la sincérité de leur disciple pour les aider. Dans mon expérience, il y a plusieurs catégories de doutes. Il y a le doute qui semble apparaître en nous lié à nos propres difficultés et il y a le doute qui provient de l'extérieur et nous contamine. il y a les doutes liés à l'arrogance du mental qui se ferme à toute possibilité supramentale et revendique seul le pouvoir de répondre aux problèmes, il y a les doutes liés à nos personnalités vitales non converties, il y a les peurs incorporées qui émergent à la surface comme doutes, etc. Par ailleurs, certains doutes sont utiles car ils permettent et exigent une plus grande lumière. La science a souvent avancé en doutant des perceptions immédiates : je vois le soleil tourner autour de la terre, mais en bateau doublé par un autre j'ai la sensation d'être immobile, etc. Certains doutes ébranlent les croyances et obligent à une connaissance directe par identité. Nous sommes souvent plein de nos croyances spirituelles, ceci limite autant le progrès que le doute arrogant matérialiste. Enfin, à côté des doutes, des croyances, il y a la foi, shraddha, l'engagement du fin fond du cœur qui sent plus qu'il ne sait. Dans la synthèse des yogas de Sri Aurobindo, il y a dans la voie de la perfection, un chapitre sur la foi. Parfois il faut regarder davantage du côté de la lumière avant d'aller fouiller nos obscurités car sinon nous risquons de nous y noyer davantage. 

Cordialement, 

Serge


Œuvre de Mira M White


vendredi 25 juillet 2025

Trouver le centre et s'enfoncer au centre du centre

Eternal peace - œuvre de Niranjan Guha Roy



 Quand on parle de trouver sa vraie nature par la seule ouverture du Soi, cela me semble aujourd'hui bien rapide. Trouver le centre ne doit pas empêcher que le centre du centre s'éveille et ainsi de suite.

Il y un enfoncement dans le centre, et paradoxalement, plus on s'y enfonce, plus une transformation de notre être extérieur s'effectue.

La paix de l'Être et la joie du Devenir s'avèrent entrelacées.

Certains ont pu réduire la joie à la paix de l'Être immuable en mouvement. Beaucoup donnent la préséance à la non dualité sur les états mystiques dévotionnels. Dans mon expérience, l'Ananda, la Joie, l'Amour, ne me semble pas une dimension relative, un plan qu'il s'agirait de traverser pour trouver l'absolu. Il y a certes des expériences relatives de l'Ananda, de la joie ou de l'amour. Certaines extases saisissent l'ego dévotionnel et elles sont forcément relatives car l'ego est par définition une réalité relative. Cependant, quand la dévotion touche au fond du fond du cœur, l'ego s'évapore au moins momentanément, et ne reste pour un moment au moins que le feu d'individuation divin qui s'y tient, la paix et la joie n'y font qu'un. L'ego en extase est souvent rendu inapte à l'action extérieure. Mais ce feu d'individuation divine, l'étincelle divine, n'est jamais rendu inapte à l'action par sa nature de feu d'extase. 


Il serait dommage de tout réduire à la paix du Soi de l'Être impersonnel de toute chose. Il y a là une ignorance qui s'ignore. Selon moi, trop souvent, l'apologie du non savoir mental n'est que l'envers volonté ignorante d'une subtile arrogance mentale. On nous parle alors d'un Non Soi, d'un inconscient du Soi plus absolu que le Soi. Mais ces ténèbres d'inconscient qui enveloppent le Soi résultent au moins en partie de notre enfermement dans la bulle mentale. Le Soi se vit à travers les filtres mentaux. Même silencieux, ils demeurent des limitations du vécu du Soi en nous. Le recours au non-savoir est alors une négation d'une docte-ignorance de l'âme vraie.

Sorti de la caverne du seul monde égocentrique et de ses préoccupations mondaines, la lumière qui nous illumine nous fait imprudemment affirmer que tout se voit à partir de l'auto-illumination du Soi. Ken Wilber l'a bien pointé. Notre éveil reste prisonnier de nos représentations mentales et donc des mentalités que l'évolution de la conscience humaine a généré. Un éveil de mentalité prémoderne n'est pas un éveil de mentalité moderne ou postmoderne. Mais en fait, plus radicalement des filtres mentaux, voire surmentaux, demeurent sur une réalité supramentale. Un silence mental laisse entrevoir un Non mental mais à travers un filtre mental. La réalité supramentale demeure enténébrée.

Si on est sincère, on peut admettre que l'illumination du Soi est loin d'être désenténébrée. Outre ces filtres mentaux subtils, il y a aussi tous nos filtres d'obscurités émotionnels, pulsionnels, etc.

La possible descente dévotionnelle dans le cœur, l'exploration de la bullition discontinue de la joie sans objet jusqu'à sa source de Joie vraie et absolue, suggère que les ténèbres du Soi sont en grande part le fruit de notre obscurité égoïque voire d'une obscurité liée à notre humanité.

Notre vraie nature tout autant que Paix impersonnelle du Soi est joie du Devenir de notre réalité personnelle vraie. 

Au cœur du cœur, découvrant l'individuation psychique absolue, coïncidant avec notre âme vraie, nous sommes déjà davantage au centre du centre que dans l'illumination aveuglante du Soi. Ainsi s'écarte une part des ténèbres du Soi où l'individuation du divin à l'œuvre se cachait. Ici le Soi impersonnel universel ne fait qu'un avec une dynamique personnelle vraie.

Et à partir de là, paraît un nouvel horizon possible : nous passerons bientôt de l'aventure d'un humain au sein de son essence spirituelle à l'aventure divine dans la matière. 

Sur la voie de Sri Aurobindo ou sur celle de la Katha Upanishad, le Soi et le purusha dans le cœur, ce sont deux choses qui forcément se rejoignent dans l'absolu purusha, le Seigneur Suprême. 

En philosophie, les métaphysiciens occidentaux ont eu aussi des conceptions divergentes de l'absolu. L'expérience que nous voulons décrire a un écho avec Leibniz qui oppose à l'interprétation spinoziste du réel sa monadologie. Pour Spinoza, toute la nature et son devenir est un divin impersonnel éternel. Pour Leibniz, une réalité Suprême individuelle et personnelle enveloppe en son sein une multitude de devenirs individuels : c'est une monadologie. 


La conscience du Soi peut exister sans qu'il y ait conscience du purusha en arrière-plan du cœur. Des ténèbres relatives de la lumière spirituelle dues au limites de notre illumination sont confondues avec un absolu Inconscient, un non Soi absolu ! Et malheureusement, dans le monde spiritualiste de la non dualité du neo-advaita, c'est majoritairement le cas. A vrai dire, dans d'autres courants spirituels, on s'arrête aussi d'approfondir l'enfoncement dans le centre décrit par cette tradition, dès lors que toute la description mentale traditionnelle du centre a été réalisée. Ce sont au fond, qu'on le veuille ou non, des bulles mentales presque imperceptibles qui nous laissent aveuglés.


Le purusha du cœur est au sens littéral, un feu 🔥 sans fumée de la taille d'un pouce, lorsque cette dimension s'ouvre en arrière-plan du chakra Anahata. Il y a une réalité subliminale en arrière-plan du corps subtil pranique ; cette dimension sublimale psychique influence plus ou moins le corps pranique. Quand le purusha du cœur émerge en avant, le corps subtil pranique devient une courroie de transmission de son influence et le lieu d'exercice de sa gouvernance. 


 La lumière du Soi paraît avoir été bien ténébreuse lorsque ce feu d'âme divine émerge. Du fond du cœur, le Soi jusque là impersonnel s'éclaire de notre nature individuelle divine.


L'essence de l'absolu s'expérimente alors autant personnel qu'impersonnel. Et l'enfoncement dans le centre est en même temps une évolution consciente de la conscience.


Lorsque la lumière du Soi se désenténèbre dans le cœur jusqu'à révéler l'individuation Divine qui se joue dans cette individualisation humaine, c'est comme un éveil dans l'éveil du Soi. Une sourate du Coran évoque une lumière sur lumière. 


Seule une prière ou une méditation dynamique qui partira de l'enfant Divin, ce feu 🔥 divin, là en nous, peut être accomplie. 


Cordialement,


Serge 


Le soleil qui ne se couche jamais - Œuvre de Niranjan Guha Roy


mardi 3 juin 2025

Le processus de démentalisation selon Satprem

 

Œuvre de Niranjan Guha Roy 

Il n’y a pas de doute que les forces sont à l’œuvre pour détruire le mental humain ou, comme disait Mère, « démentaliser » les hommes. Et le plus étrange (ou le plus ironique) est que la Science, ce triomphe du cerveau humain, soit l’agent premier de cette autodestruction de l’intelligence collective. C’est un phénomène évolutif comparable à la disparition des branchies ou des nageoires chez les poissons. C’est l’organe central qui est atteint. C’est-à-dire que le mental humain, dont la fonction centrale était l’observation et le discernement – nos nageoires dans le monde – est en train d’être systématiquement et on pourrait dire scientifiquement obnubilé et brouillé, détraqué sous une avalanche monstrueuse de « renseignements », d’« informations », de « découvertes », d’ « idées » toutes plus merveilleuses les unes que les autres et de slogans tous plus insidieux les uns que les autres qui s’annulent mutuellement et s’embrouillent mutuellement dans le tintamarre hautement répercuté et hypnotisant des moyens journalistiques, radiophoniques, vidéophoniques, microphoniques qui dévastent autant de consciences qu’ils dévastent de forêts. Les dernières découvertes de l’astrophysique, de la biologie, de la paléontologie se mêlent aux dernières découvertes de la spiritualité, des sectes, des yogis et des guérisseurs – tout est « découvert » et rien n’est guéri ni compris. Toutes les théories se valent et toutes les idées se valent, et plus rien ne vaut et plus personne ne sait la direction ni le sens. Les humains sont en train de perdre leurs nageoires humaines et roulent dans la boue sous la poussée des mille courants qu’ils ne savent plus maîtriser ni comprendre – ils ont tout compris et ils ne comprennent plus rien. Ils sont moins bien dotés d’intelligence et d’esprit d’observation que l’homme de Neandertal qui, au moins, savait retrouver son chemin dans la grande forêt primitive. Il n’y a plus de chemin, il y a des millions de chemins et tous se valent et sont également nuls – également vrais, également faux. Il n’y a plus de vérité : tout est suspect… Il n’y a plus d’Église, il y a mille Églises; il n’y a plus de Kremlin méchant et de Maison Blanche vertueuse – les vertus sont devenues méchantes, et quelquefois les méchancetés ont des vertus. C’est-à-dire la boue complète dans les ex-esprits humains. La « catastrophe » ne sera pas nucléaire : elle est déjà, et c’est une catastrophe mentale. Ils n’ont même plus assez d’intelligence pour s’apercevoir de leur catastrophe et ils continuent d’inventer de super-moyens et de super-slogans pour masquer leur déficience fondamentale – on n’a jamais autant écrit de millions de livres pour des esprits nuls (à moins que ce ne soit pour annuler les esprits), on n’a jamais eu autant de millions de renseignements pour désenseigner les intelligences.

Quand une espèce perd son organe central, c’est qu’elle doit en inventer un autre, ou mourir, ou céder la place à l’espèce qui saura inventer l’autre organe… Non, le temps n’est plus d’« expliquer » aux hommes – ils n’entendront rien -, c’est le temps de FAIRE.

Il faut développer l’autre organe.


Satprem


Œuvre de Niranjan Guha Roy 


vendredi 23 mai 2025

Donnez ses ombres selon Mère

A Motherland, l'œuvre de Niranjan et Amita Guha Roy 


" N'essayez pas d'être vertueux. Voyez à quel point vous êtes uni, UN avec tout ce qui est anti-divin, prenez votre part du fardeau, acceptez d'être, vous-même, impur et mensonger, et, comme cela, vous pourrez prendre l'Ombre et la donner. Et dans la mesure où vous êtes capable de la prendre et de la donner, alors les choses changeront.

N'essayez pas d'être parmi les purs. Acceptez d'être avec ceux qui sont dans l'obscurité, et dans un amour total, donnez tout ça."


L'agenda de Mère, volume 3 - 21 janvier 1962.


Mon commentaire :

Vivre sincèrement et tranquillement avec nos imperfections sans les justifier, sans les ignorer, sans les nier,  telle est notre aspiration la plus profonde même si nous l'ignorons encore. Vivre avec ces imperfections le sourire de Mère bien ancré dans le feu du cœur,  tel est le pas à gagner. 

Car notre ego spirituel maquille volontiers, il sert les forces de l'ombre en garantissant notre mauvaise foi. Car d'un autre côté son ambition nourrit notre désir d'être vertueux.

Pourtant nous n'avons pas de vertu, il n'y a pas de vertu humaine parfaite, il n'y a que des pouvoirs de Mère qui nous transforment que nous le sachions ou pas. 



La sincérité ressemble ici à une vertu indispensable, mais elle est seulement un pouvoir réel quand nos imperfections sont enfin vues avec le sourire de Mère dans le feu psychique de notre cœur. La vertu de sincérité est une influence encore imparfaite du pouvoir souriant de Mère en nous devant la tâche de transformation nécessaire.

Amita Guha Roy m'a confié qu'elle et son compagnon Niranjan n'avaient pas reçu un certificat de Mère reconnaissant la valeur de leur production comme d'autres disciples en recevaient. 

Niranjan avait protesté auprès de Mère. Des rumeurs disaient que Niranjan, ce disciple de l'ashram depuis 1946 avait été dévoyé par Amita, cette franco-espagnole arrivée de Paris dans les années 1960. Mère les avait pourtant confirmés dans leur sadhana commune. 

Mère, devant la demande de Niranjan, leur donna un de ses certificats. 

Amita et Niranjan ressentirent de la honte paradoxalement en le recevant : c'était le certificat de leur ego spirituel.

Vivre dans l'ashram risquait parfois de produire un ego spirituel se glorifiant des attentions humaines reçues de Mère incarnée. L'ego spirituel seul cherche une reconnaissance de ses vertus alors qu'elles ne manifestent pourtant qu'imparfaitement des pouvoirs de Mère en arrière-plan.

La sadhana consiste à évoluer dans l'offrande de soi à l'action universelle et cosmique de Mère plutôt que d'adorer extérieurement une incarnation de Mère ou un guru au service de Mère. 

Chercher à obtenir une reconnaissance extérieure de sa sadhana signe la persistance d'un ego spirituel qui ne s'offre pas au Devenir évolutif.

Alors ne rêvons pas d'être pur, ne brandissons pas nos vertus pour en obtenir de la reconnaissance, hatons-nous de nous précipiter dans le flux d'Amour qui embrasse dans son Devenir toutes les formes de vie. Ce flux seul transforme les imperfections avec ses personnalités divines et ses pouvoirs agissant en nous et autour de nous. 

Nos idées de la perfection sont trop humaines, laissons-nous conduire par Mère. Elle-seule a les clés de la perfection que notre conscience actuelle ne peut envisager qu'imparfaitement. 

Abandonnons-nous à l'Amour de Mère, soumettons notre volonté au Suprême.

Fraternellement,

Serge


Mère que Ta grâce nous amène à Te laisser tout faire.

Mère mène nous au pied du Suprême là où Tu te tiens Toi-même faisant incessamment sa Volonté.

Om Sri Aurobindo Om douce Mère 

Om Namo Bhagavaté 


Au pied de l'aurore de la lumière de Vérité - une œuvre de Niranjan Guha Roy 

Motherland, un lieu dédié à Mère et Sri Aurobindo

Voici quelques photos de Motherland, le temple de Niranjan et Amita Guha Roy dédié à Mère et Sri Aurobindo. 

Niranjan a quitté son corps en 2005, Amita a 85 ans. Ce temple est à Baden en Bretagne. Ce sont deux disciples de l'ashram : Niranjan y a été admis en 1945, Amita dans les années 1960.




Mon amitié spirituelle avec Amita a commencé en 2012. Ce lieu Motherland est pour moi une grâce de Mère.














 

Mère, c'est pour moi le grand fleuve de la vie. Nous sommes embarqué que nous le voulions ou non. La sadhana, c'est juste que Cela nous plonge dans le flux principal de ce grand fleuve. Et bien sûr nous sommes souvent déporté vers des flux secondaires et certains nous mettent sur le bord, nous enferment dans des marécages intérieurs. Mais la grâce du fleuve de la vie est qu'il enfle parfois, ses eaux vives recouvrent nos marécages et nous en sortent. Car toujours le flux premier de ce fleuve de la vie, Mahashakti, commande le Devenir.

Mère fait tout. Peu à peu, l'individuation de Mère en nous, notre âme et sa psychisation, nous amène à percevoir de mieux en mieux ce grand fleuve de la vie comme Mère, elle-même. 

Que ce soit Mère qui fasse tout, ce sont alors des faits évidents qui nous le montrent.


Fraternellement


Serge