Le Yoga Intégral de Sri Aurobindo et Mère consiste grosso modo en :
1 - une psychisation,
2 - une spiritualisation,
3 - une supramentalisation.
L'émergence de l'être psychique de notre âme est donc la base de ce yoga de Sri Aurobindo et Mère. Sans la lumière psychique, des lumières du Soi, des anges-idées, la spontanéité soi-disant sont faussées. Les avancées de la force supramentale sur terre ne changent pas fondamentalement ceci.
La psychisation se caractérise par un pouvoir de sincérité, par une discrimination nette entre ce qui relève du désir et de l'aspiration divine. La psychisation ne relève pas d'un volontarisme égoïque, de croyances, de fantasmes spirituels, etc.
Ce que l'action supramentale, de plus en plus présente sur terre, change, selon des shadaks comme Niranjan Guha Roy, est que la moindre parcelle d'influence de l'âme en nous peut être décuplée par le jeu des circonstances plus que jamais en faveur de la psychisation.
L'action de Mère pour ses âmes enfants en nous encore enfermées dans leurs œufs égoïques est telle que le moindre sentiment d'étouffement dans le vieil homme reçoit sa réponse. Que nous soyons conscient ou non de notre âme vraie en amont de notre âme de désir ne change rien : dans 10000 vies peut-être, ce sera l'heure de ce yoga mené consciemment. Car "toute la vie est un yoga" qu'on le sache ou non.
Un autre yoga que celui de Sri Aurobindo et Mère pour cette vie peut dès lors suffire et poser des jalons en vue de l'éclosion psychique qui adviendra dans d'autres vies.
S'il y a des signes d'émergence psychique et que nous en tirons une quelconque supériorité, il y a encore de l'ego, de l'ego spirituel en l'occurrence. Quand la coque égoïque commence sérieusement à se briser, comment pourrions-nous en en vouloir à qui que que ce soit d'être là où il en est ? Comment pourrions-nous croire que Mère est plus en nous qu'en cet individu mal psychisé ? Comment pourrions-nous juger inférieur quelqu'un dont le substrat le plus profond, le plus individuel de son individualité est le substrat de la présence de Mère ?
Pour me situer personnellement, il y a eu éclosion, mais l'ego n'est pas aboli. Le poussin a sorti son bec de la coque de l'œuf mais il n'est pas encore pleinement libéré de l'œuf.
Il se peut aussi que nous nous intéressions superficiellement à ce yoga de Sri Aurobindo et Mère, car l'heure de notre âme vraie n'a pas encore sonné pour cette vie.
Si ce discours semble un gloubi-boulga, pas de panique, cherchons sur un chemin plus clair pour nous, là où nous en sommes.
Ecoutons Sri Aurobindo dans ses Lettres sur le Yoga, Volume 3. Section 4, 1. La triple transformation: psychique, spirituelle et supramentale :
"Vous devriez tous comprendre que le supramental vrai et direct ne peut pas venir au début de la sâdhanâ, mais n'apparaît que beaucoup plus tard. Premièrement, il faut ouvrir et illuminer l'être mental, l'être vital et l'être physique ; deuxièmement, ouvrir le mental à l'intuition par la volonté, etc., et développer la conscience de l'âme cachée pour qu'elle remplace progressivement la conscience de surface ; troisièmement, supramentaliser l'être mental, l'être vital et l'être physique transformés, et enfin faire descendre le vrai supramental et s'élever au plan supramental.
Tel est l'ordre naturel du yoga. Ces étapes peuvent se chevaucher et s'entremêler, il peut y avoir des variantes, mais les deux dernières ne peuvent apparaître qu'à un stade avancé du progrès. Le Divin supramental guide évidemment notre yoga tout au long, mais il le fait tout d'abord à travers de nombreux plans intermédiaires ; et l'on ne peut guère affirmer que ce qui vient dans les premières périodes est directement ou pleinement supramental. Croire qu'il en est ainsi lorsque ce n'est pas le cas peut fort bien faire obstacle au progrès."
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Œuvre de Priti Ghosh |
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