La page blanche
Ces derniers jours, j’ai remis en question ma plus haute aspiration. J’ai trouvé qu’il y avait une possibilité d’erreur même dans cette aspiration, spécialement quand on pense à l’aspiration en termes pratiques de la vie et du travail. Il est légitime d’aspirer à une vie divine, à une guidance et bien sûr si nous n’avons pas la volonté fondamentale d’obéir à la commande divine alors il ne peut y avoir de développement spirituel effectif. Mais je trouve qu’à cause de l’imperfection de notre nature (il y a encore tant de choses qui doivent être transformées) on peut mal interpréter cette volonté divine.
Il y a seulement une solution à ce problème : rejeter totalement de notre conscience autant que possible toutes les formulations au sujet de notre discipline spirituelle ou de notre travail, devenir le silence, la page blanche.
Nous ne disons plus au Divin ce que nous aspirons à être ou à faire, mais nous remettons notre vie et tout notre être ; tout ce que nous sommes entre ses mains, à sa vision créatrice. Qu’Il nous utilise selon sa volonté. Nous n’avons plus aucun choix, aucune prédilection excepté la joie d’être modelé par Sa volonté. Alors nous voyons le miracle de cette nouvelle relation avec le Divin. La moindre responsabilité d’être ou de faire nous est enlevée et c’est le Divin qui commence à agir en nous et à travers nous. Il y a une réorientation radicale. On peut dire que tous nos efforts passés nous ont fait arriver à ce point : l’abolition de soi. Avant on nous donnait des ordres ou des commandes de faire certaines choses, maintenant le Divin agit à travers l’âme soumise directement. C’est Lui qui consciemment fait l’effort évolutif qui doit être fait afin d’établir la conscience divine sur la terre jusqu’au jour ou même la divinisation du corps émergera. C’est Lui qui à travers les instruments maintenant purifiés fait l’effort d’achever ce qui est possible maintenant sur terre.
Niranjan Guha Roy
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