dimanche 28 janvier 2024

Silence mental par Niranjan Guha Roy



Ma traduction du texte de Niranjan Guha Roy :

Le silence du mental 

Quand le mental deviendra calme, tu pourras commencer à sentir une Paix vaste impersonnelle s'étendre infiniment, éternelle en sa nature. C'est le Soi, souvent expérimenté et décrit dans la littérature spirituelle. L'on a à lui permettre de descendre dans soi-même. Alors un soin spécial doit être pris de ne pas initier de pensée, parce que le mental est tellement dans l'habitude de penser que sans son activité pensante, on peut ressentir comme de devenir incapable de réfléchir et de perdre ses capacités mentales. Mais c'est seulement une analyse superficielle. Quand on commence à avoir une perception directe, on voit, on n'a plus à réfléchir ou on réfléchit de moins en moins, mais on voit de plus en plus. Il n'y a plus besoin même de mots. On devra faire attention à ce stade de devenir passif autant qu'on le peut. La connaissance de toutes les différentes parts de notre être va croître. La méthode mentale de la déduction logique, de l'inférence, de l'approximation, de la conclusion, etc. va donner de plus en plus de place à la perception directe, à une claire intuition, à une parfaite vision. Avec le silence mental commence le véritable voyage de la découverte spirituelle.



Texte original :

Silencing of the mind

As the mind will become quiet, you may begin to feel an impersonal vast Peace spread out infinitely, eternal in character. This is the Self, often experienced and described in spiritual litterature. One has to allow it to settle down in oneself. Then a special care has to be taken not to initiate thinking, because the mind is so much in the habit of thinking that without this thought activity one may feel as if one is becoming incapable of thinking and losing one’s mental capacities. But this is only a surface analysis. As one begins to have a direct perception, one sees, one does not think anymore or thinks less but sees more and more. There is no need even for words. One should take care at this stage to become passive as much as one can. The knowledge of all the different parts of our being will increase. The mental method of logical deduction, inference, approximation, conclusion etc.. will give place more and more to a direct perception, to a clear intuition, to a perfect seing. With the silencing of the mind begins the true journey of the spiritual discovery.


Eternal Peace - Niranjan Guha Roy




vendredi 26 janvier 2024

LA VRAIE SOUMISSION SELON DOUCE MERE - 1929




Œuvre d'Amita Guha Roy



Question : La soumission n’est-elle pas la même chose que le sacrifice ?

Douce Mère : 

Dans notre yoga, il n’y a pas de place pour le sacrifice. Mais naturellement, tout dépend du sens que vous donnez au mot. Dans son sens pur, il veut dire sanctifier, consacrer par l’offrande au Divin.
Mais par la signification qu’on lui donne à présent, le mot sacrifice est devenu synonyme de destruction ; il apporte avec lui une atmosphère de négation. Ce genre de sacrifice ne peut être un accomplissement; c’est une diminution, une immolation de soi. Car ce sont vos possibilités que vous sacrifiez, les réalisations de votre personnalité, depuis le plan matériel jusqu’au plan spirituel le plus élevé.
Le sacrifice diminue votre être. si vous sacrifiez physiquement votre vie, votre corps, vous perdez toutes vos possibilités dans le monde matériel; vous renoncez à l’accomplissement de votre existence terrestre. De la même manière, vous pouvez moralement sacrifier votre vie ; vous renoncez alors à l’amplitude et au libre épanouissement de votre vie intérieure. il y a toujours, dans cette idée d’immolation de soi, un sens d’obligation, de compulsion, un déni de soi imposé. C’est un idéal qui ne laisse pas de place aux plus profondes et plus larges spontanéités de l’âme.
Par soumission, nous n’entendons rien de ce genre, mais un don de soi spontané, le don de votre moi au Divin, à une plus grande conscience dont vous faites partie. La soumission ne vous diminuera pas, mais vous augmentera; elle ne réduira pas, ni n’affaiblira, ni ne détruira votre personnalité, mais au contraire la fortifiera et l’agrandira. Par soumission, nous voulons dire un don intégral, fait librement, avec toute la félicité que le mouvement comporte ; il n’y a aucun sens de sacrifice en cela.
Si vous avez la moindre sensation que vous faites un sacrifice, alors ce n’est plus la vraie soumission; car cela implique que vous vous réservez ou que vous essayez de vous donner, mais à contrecœur, avec douleur et effort — et ainsi vous n’avez pas la joie du don — ou peut-être même n’avez-vous pas le sentiment de vous donner, mais celui d’être pris de force. Quand vous faites quoi que ce soit avec le sentiment que votre être subit une contrainte, soyez sûr que vous le faites de la mauvaise manière.
La vraie soumission vous élargit, elle augmente votre capacité ; elle vous donne, en qualité et en quantité, une plus grande mesure que celle que vous auriez jamais eue par vous-même. Cette plus grande mesure de qualité et de quantité est différente de tout ce que vous auriez pu atteindre autrement ; vous entrez dans un autre monde, dans une ampleur où vous n’auriez jamais pu pénétrer si vous n’aviez fait votre soumission. C’est comparable à une goutte d’eau qui tombe dans la mer ; si elle y gardait son identité séparée, elle ne serait qu’une petite goutte d’eau et rien de plus, une petite goutte écrasée par l’immensité qui l’entoure ; mais en perdant sa forme propre, elle se fond dans la mer, s’unit à elle et participe de sa nature, de son pouvoir et de son immensité. Ainsi en est-il de la vraie soumission.


Mère, Entretiens, 4 août 1929



Œuvre d'Amita et Niranjan Guha Roy

jeudi 25 janvier 2024

La progression de l'âme par Niranjan Guha Roy

 

Le feu de l'âme au pied de la mère en méditation - Œuvre de Niranjan Guha Roy


La progression de l’âme


L’homme est constamment terrassé par l’accident, 
la maladie et la mort afin qu’il puisse aspirer à la vie immortelle.


L’homme est constamment trompé par l’amour humain.
Et même quand celui ci semble parfait, 
la mort et la séparation l’annule.

C’est pourquoi un jour 
il commence à languir après l’Amour divin, l’Amant éternel.

L’homme court constamment après la richesse et le pouvoir ; 
les ayant acquis,
Il est perpétuellement hanté et menacé par eux 
et finalement il doit s’en séparer 
avec regrets sur son lit de mort.

Donc il apprend graduellement 
à acquérir la richesse infinie et le pouvoir de l’Esprit
qu’aucun escroc, aucune faillite, 
aucune opposition ne peut jamais lui voler.
La vie spirituelle apporte toujours, 
vie après vie, de vraies richesses.

L’existence entière de l’homme est une lutte puissante, 
impitoyable, incessante, un effort 
et défi désespérés.

De même 
que nous améliorons notre jeu 
en faisant face à des adversaires plus forts que nous,
de même 
nos âmes grandissent constamment 
en relevant des défis toujours plus grands,
Exultent et se réjouissent à la rencontre 
d’un formidable adversaire toujours nouveau,
Que ce soit le sommet d’une austère montagne, 
une grande symphonie difficile à jouer
Ou la loi sans âge apparemment irrévocable 
de souffrance, ignorance, mort et décomposition.

Chaque défaite, chaque conquête 
augmentent le feu de son aspiration
De comprendre ce qui lui parait impossible 
à l’heure actuelle.

L’âme immortelle, sa poursuite dans l’éternité 
à travers un océan de félicité,
nous attire irrésistiblement pour toujours 
vers le jeu infatigable de l’Amour Divin


Niranjan Guha Roy

1986

Œuvre d'Amita et Niranjan Guha Roy

vendredi 19 janvier 2024

Le seul remède -Selon Mère

Œuvre de Niranjan Guha Roy 

Le seul remède :

Mère s’adresse à Satprem :

"Tu vois, dans l’état actuel du monde, les circonstances sont toujours difficiles. Le monde tout entier est dans un état de lutte, de conflit entre les forces de vérité et de lumière et tout ce qui s’y oppose, tout ce qui ne veut pas changer, ce qui représente cette partie du passé qui est fixe, rigide, et qui refuse de s’en aller. Naturellement chaque individu éprouve ses propres difficultés et fait face aux mêmes obstacles.

Pour toi, il n’y a qu’une solution. C’est une soumission totale, complète et sans réserve. Ce que je veux dire, c’est que tu dois faire don non seulement de tes actions, de ton travail, de tes ambitions, mais aussi de tous tes sentiments, en ce sens que tout ce que tu fais, tout ce que tu es, c’est exclusivement pour le divin. Alors tu te sens au-dessus des réactions humaines autour de toi – non seulement au-dessus, mais protégé par le mur de la Grâce divine. Une fois que tu n’as plus de désirs, plus d’attachements, une fois que tu as renoncé à recevoir une récompense des êtres humains quels qu’ils soient – sachant que la seule récompense qui soit digne d’être reçue est celle qui vient du Suprême, et qu’elle ne te fera jamais défaut – une fois que tu as renoncé à l’attachement à tous les êtres et toutes les choses extérieures, immédiatement tu sens dans ton cœur cette Présence, cette Force, cette Grâce qui ne te quitte jamais.

Et il n’y a pas d’autre remède. C’est le seul remède pour tout le monde, sans exception. A tous ceux qui souffrent, il faut dire la même chose : toute souffrance est le signe que la soumission n’est pas totale. Alors lorsque tu sens en toi « un bang », comme ça, au lieu de dire : « oh, ça va mal » ou « les circonstances sont difficiles », tu dis : « ma soumission n’est pas parfaite ». Alors, ça va. Alors tu sens la Grâce qui t’aide et te conduit, et tu vas de l’avant. Et un jour tu émerges dans cette paix que rien ne peut troubler. A toutes les forces contraires, tous les mouvements contraires, à toutes les attaques, toutes les incompréhensions, toutes les mauvaises volontés, tu réponds par le même sourire qui vient d’une confiance absolue en la Grâce divine. Et c’est la seule issue, il n’y en a pas d’autre.

Ce monde est un monde de conflit, de souffrance, de difficultés, de tension : il en est pétri. Il n’a pas encore changé, cela prendra encore un peu de temps pour changer. Et pour chacun, il y a la possibilité d’en sortir. Si tu t’appuies sur la présence de la Grâce suprême, c’est la seule issue.

Ne t’attends pas à l’appréciation humaine – parce que les êtres humains ne savent pas sur quoi se baser pour apprécier quelque chose, et de plus, quand quelque chose leur est supérieur, ils ne l’aiment pas.

Satprem: mais où trouver une telle force ?

En toi. La présence divine est en toi. Elle est en toi. Tu la cherches à l’extérieur ; regarde au-dedans de toi. Elle est en toi. La présence est là. Tu veux l’appréciation des autres pour trouver la force – tu ne la trouveras jamais. La force est en toi. Si tu veux tu peux aspirer vers ce qui te paraît être le but suprême, la lumière suprême, la connaissance suprême, l’amour suprême. Mais c’est en toi, autrement tu ne pourrais jamais entrer en contact avec cela. Si tu vas suffisamment profond au-dedans de toi, tu la trouveras là, comme une flamme qui brûle tout droit, sans vaciller.

Et ne crois pas que ce soit si difficile à faire. C’est parce que ton regard est toujours tourné vers l’extérieur que tu ne sens pas la Présence. Mais au lieu de chercher le support à l’extérieur, si tu te concentres et si tu pries – au-dedans de toi vers la connaissance suprême – afin de savoir à chaque instant ce qu’il faut faire et la façon de le faire, et si tu offres tout ce que tu es, ce que tu fais pour arriver à la perfection, tu sentiras que le support est là, te guidant toujours, te montrant toujours le chemin. Et si il y a une difficulté, au lieu de vouloir te battre tu en fais don, tu en fais don à la sagesse suprême pour qu’elle s’en occupe – qu’elle s’occupe de toutes les mauvaises volontés, de toutes les incompréhensions, de toutes les mauvaises réactions. Si tu te soumets entièrement, ce n’est plus ton affaire : c’est l’affaire du Suprême qui en prend charge et sait mieux que quiconque ce qu’il faut faire. C’est la seule issue, la seule issue. Voilà, mon enfant."

Mère  

Agenda de Mère, 11 mai 1967.


Tableau de Niranjan Guha Roy