samedi 8 novembre 2025

Examen de conscience

 



Ô pauvre sensibilité !

Ô pauvre amour !

Qui me dit que je n'aurais pas été de ces humains incapables de soutenir l'effort de transformation de Mère.

Je me suis volontiers rangé du côté de Satprem le résistant. 

Et après m'être imaginativement placé du côté des résistants contre les nazis,

je me suis placé du côté de Satprem le résistant contre l'étouffement du message de Mère par ces disciples occupés par des forces obscures.

Et pourtant, maintenant,  s'il y avait autour de moi quelqu'un approchant de ce seuil de spiritualisation où commence la supramentalisation, serai-je sûr de ne pas être un de ces Pranabs, un de ces Nolinis enfermés dans la certitude de leurs réalisations spirituelles indéniables, et malgré cela, insensibles ?

Devant telle vision de mon ami.e, ses pleurs psychiques, malgré ses partages de perception, ne serai-je pas ce sourd et muet incapable d'écouter ? Ne serai-je pas celui qui suivrait son jugement, avec ses petits éclairs intuitifs - tout de même, proteste quelque chose en moi ! Misérables hauteurs qui me laissent insensibles, me redit l'examen de conscience ! 

Pourtant, mon ami.e essaie de me dire que, au-delà du mental ordinaire, il y a tellement de plans, comme Mère elle-même essayait de le dire à ses disciples emmurés dans leurs petites intuitions.

Oui, où que j'en sois de mes capacités intuitives, je dois l'admettre sincèrement : je demeure encore dans la bulle surmentale, là où règne l'ignorance mentale. 

Alors qu'est-ce qui m'assure de ne pas être l'obstacle, la difficulté pour mon ami.e qui serait supramentalisé.e à ce point de pratiquer déjà consciemment un yoga pour la terre ?

Suis-je sûr de l'inclusivité de mon amour, si je ne mets pas au service d'une vision plus large, plus profonde qui est là, à ma disposition, par cet autre plus avancé dans l'inconnu, plus embrassé que moi  dans les bras profond du mystère ? De qui suis-je le frère ou la sœur ? Est-ce que je me comporte vraiment en enfant divin de la même Mère ?

Vais-je me retrouver dans la position de ne pas donner un refuge à cet être-là ? Vai-je une nouvelle fois ajouter ce triste geste à ce qu'a pu subir Mère ? Décidément, on ne la prenait pas au sérieux. Elle est vieille, elle débloque un peu, c'est normal, murmurait-on. Mon degré d'éveil est suffisant, la Mère divine me guide, je me suis offert à elle. Mais moi, maintenant, avec mon ami.e ? Est-ce que je me comporte en enfant émanant de la même Mère ?

La Mère en moi est-elle séparable de Mère incarnée ? Et maintenant, la Mère en moi est-elle séparable de Mère qui incarne sa substance supramentale en mon ami.e ?

Bien sûr, mon ami.e ment peut-être, c'est son inflation égoïque qui l'amène à exagérer mon manque de lucidité intuitive... Ilelle n'a sûrement pas atteint ce stade de supramentalisation ! Misère ! il y a une grisaille là-dedans de mon côté. Me voici, réduit à fabuler pour bien colmater la brêche d'autreté qui s'est présentée.

Ô Seigneur, Ô douce Mère, délivre-moi de moi-même, rend mon amour véritablement inclusif ! 

Ô Amour Suprême rends-moi capable d'accueillir les êtres nouveaux que tu as commencés d'incarner !


Om Sri Aurobindo Om douce Mère 

 

Œuvre de Niranjan Guha Roy 


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