jeudi 23 novembre 2023

L'enseignement de la Katha Upanishad est réactualisé en profondeur par les enseignement de Sri Aurobindo et de Mère


Dans La Katha Upanishad, Yama explique clairement à Nachiketas cette dimension individuelle du Divin en nous qui seule nous donne dès cette vie la conscience d'une immortalité individuelle. 

Et cela ne peut se réduire à la réalisation du Soi impersonnel si on est attentif aux propos de Yama.



Elle est dans les profondeurs du cœur, une flamme sans fumée, pas plus grande que le pouce, quand sa présence se réalise pour la première fois.

La personne, de la taille d'un pouce se tient au milieu du Soi, comme le seigneur du passé et du futur, et de ce fait ne craint plus rien. C'est Cela. [Notons que le commentaire en rouge commet un faux-sens sur ce texte usuel dans le néo-advaita]


Cette personne de la taille d'un pouce est comme un feu sans fumée, seigneur du passé et du futur, il est le même aujourd'hui et demain. C'est Cela. [Notons que le commentaire en rouge commet un faux-sens sur ce texte usuel dans le néo-advaita]


Le Purusha, pas plus grand qu'un pouce, le Soi intérieur, toujours logé dans le cœur des hommes. On doit, avec constance, Le séparer de son propre corps, de la même façon qu’on sépare la tendre tige de la feuille, dans un brin d’herbe. On doit parvenir à Le connaître dans Sa radiance et Son immortalité – oui, le connaître comme le Lumineux et comme l’Immortel.


 Elle est inséparable donc de ses autres dimensions (spirituelles) dont Brahman (le Divin immanent) et Purusha absolu (Seigneur Suprême, Divin transcendant, avec une dimension personnelle). 

Au-delà des sens, sont les objets ; au-delà des objets est l'esprit mental individuel
 (le mental discursif) ; au-delà de l'esprit est l'intellect (intuitif) ; au-delà de l'intellect est l'Atman, l'Esprit. Au-delà de l'Esprit, le non-manifesté ; au-delà du non-manifesté, il y a le Purusha (le Seigneur Suprême). Au-delà de la Personne Suprême  il n'y a rien d'autre : c'est la fin, le but ultime.

D'autres Upanishad vont dans le même sens... 


Un lecteur attentif des Upanishad saura que Brahman et théisme personnel ne sont pas à opposer malgré les courants dominants actuels en occident qui insistent sur l'absolu impersonnel.


Cette réalisation du Soi avec une âme est certes rare, mais elle est possible. 

Sur la voie de Sri Aurobindo et douce Mère, elle est un des camps de base déjà fort élevé, elle est la réalisation psychique. 

"L'être psychique et l'être mental, Manomaya Purusha, ne sont pas les mêmes. L'être psychique est derrière l'esprit mental, c'est ce que les occidentaux [Sri Aurobindo songe aux platoniciens] appellent l'âme. Cet être prend intérêt aux mouvements du mental et du vital seulement quand il y a une harmonie entre ces mouvements et la vérité. La connaissance de l'être psychique est plus profonde.", Sri Aurobindo

"Le Purusha [dont le Purusha propre à l'être psychique] doit assumer tout le temps l'attitude de celui qui donne sa sanction pour le rejet des mouvements les plus bas et l'acceptation des seuls mouvements vrais.", Sri Aurobindo

Sur ce schéma qui rend compte du yoga intégral de Sri Aurobindo, on distingue la réalisation de l'atman, le Soi impersonnel du purusha au-delà du pur témoin mental, et celle d'un être psychique, la dimension personnelle du purusha dans le cœur, au plus profond des élans du cœur.

Sur la voie de Sri Aurobindo et Mère, cette réalisation de l'être psychique ou de l'âme reste cependant à peine à mi-chemin du sommet de la transformation que cette voie décrit. La réalisation de la présence de l'être psychique ou purusha dans le cœur pour se faire nécessite que l'influence psychique se fasse ressentir au niveau mental, vital et physique. Platon et Socrate qui sont d'autres prédécesseurs sur cette réalisation mentionnent une distinction essentielle entre les désirs-appétits et l'amour du beau, de la perfection. Mais quand la réalisation psychique a lieu, elle entraîne une psychisation du mental, du vital et du physique qui a une amplitude bien plus vaste qu'une simple influence. 

Ainsi cette voie développée par Sri Aurobindo et Mère est dans la continuité des upanishad et en particulier de la Katha Upanishad, mais aussi dans la continuité de la gnose occidentale néoplatonicienne et socratique. Sur cette voie, cette psychisation qui s'inscrit dans le droit fil de la réalisation de ce feu d'un pouce dans les tréfonds du cœur est le préambule d'une spiritualisation et d'une transformation évolutive au-delà de l'espèce humaine.

Si comme Sri Aurobindo et Mère le disent cette force de transformation évolutive est à l'œuvre partout, la réalisation consciente d'être une individuation du Divin et par suite la transformation psychique de l'individualisation humaine ne sera certainement plus aussi rare qu'elle a pu l'être. 

Et même si ce sera un parmi mille sur ce chemin, cela a lieu même si on l'ignore. 

Et parmi les centaines qui le réaliseront, il y en aura quelques uns qui feront faire des pas à la manifestation corporelle de la transformation physique universelle en cours. 

Et celle-ci est déjà en train d'avoir lieu pour certains de façon significative. 

Il y a toujours un risque à affirmer dogmatiquement quelque chose comme impossible.

Il se peut que tout ce qui existe soit au final une activité consciente d'une unique conscience Divine innombrable.


Ce qui est ici est aussi là-bas ; ce qui est là-bas est aussi ici. Celui qui voit la multiplicité mais ne voit pas l'un indivisible Soi errera encore et encore de mort en mort.

Ce serait une activité consciente au-delà de toute représentation mentale.

D'autres éléments pour approfondir une voie spirituelle à partir de la katha upanishad :

https://carnetphilosophique.blogspot.com/2021/06/la-realisation-spirituelle-de-lame-dans.html

- De larges extraits de la Katha Upanishad sur ce point du purusha avec une dimension individuelle dans le cœur qui serait notre dimension individuelle immortelle





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