vendredi 25 octobre 2019

MÉDITATION PAR CONCENTRATION POUR DÉCOUVRIR L'ETRE PSYCHIQUE.



Vivékânanda, dans l'un de ses ouvrages, conseille de se retirer de ses pensées, de les laisser se produire à leur guise dans le mental, et simplement de les observer et de regarder ce qu'elles sont. C'est ce que l'on peut appeler se concentrer dans l'observation de soi-même.

Cette forme de concentration conduit à une autre qui élimine du mental toute pensée pour le laisser comme une sorte de vide pur et vigilant où la connaissance divine peut venir s'imprimer sans être brouillée par les pensées inférieures du mental humain ordinaire, avec la clarté d'une écriture à la craie blanche sur un tableau noir. Vous verrez que la Guîtâ parle de ce rejet de toute pensée mentale comme de l'une des méthodes de yoga, et c'est même la méthode qu'elle semble Préférer. On peut l'appeler dhyāna de libération, puisqu'elle libère le mental de l'esclavage du processus mécanique de la pensée et lui permet de penser ou de ne pas penser, comme il lui plaît et quand il lui plaît, de choisir ses propres pensées, ou encore d'aller au-delà de la pensée vers la pure perception de la Vérité appelée, dans notre philosophie, vijñāna.

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On peut se concentrer dans n'importe lequel des trois centres: celui qui offre au sâdhak le plus de facilité, ou celui qui donne le plus de résultats. La concentration dans le centre du cœur a le pouvoir d'ouvrir ce centre et, par la puissance de l'aspiration, de l'amour, de la bhakti, de la consécration, d'ôter le voile qui recouvre et dissimule l'âme ou être psychique, d'amener celui-ci au premier plan pour qu'il gouverne le mental, la vie et le corps, qu'il les oriente tous pleinement vers le Divin et les ouvre à Lui, en éliminant tout ce qui s'oppose à cette orientation et à cette ouverture.

C'est ce que, dans notre yoga, nous appelons la transformation psychique. La concentration au-dessus de la tête a le pouvoir d'apporter la paix, le silence, de permettre à l'être d'oublier le corps, de le libérer de l'identification avec le mental et la vie, et d'ouvrir la voie à la conscience inférieure (mentale, vitale et physique) afin qu'elle s'élève à la rencontre de la conscience supérieure; afin aussi que les pouvoirs de la conscience supérieure (nature spirituelle) descendent dans le mental, la vie et le corps. C'est ce qui s'appelle, dans notre yoga, la transformation spirituelle. Si l'on commence par ce mouvement, le Pouvoir d'en haut doit, en descendant, ouvrir tous les centres (y compris le centre le plus bas) et faire émerger l'être psychique, car jusqu'à ce que cela soit fait, la conscience inférieure engendrera vraisemblablement beaucoup de difficultés et de luttes en faisant obstruction à la descente de l'Action divine, en se mélangeant à elle ou même en la rejetant. Dès que l'être psychique est actif, cette lutte et ces difficultés peuvent être réduites au minimum.

La concentration entre les sourcils a le pouvoir d'ouvrir le centre qui s'y trouve, de libérer le mental intérieur et la vision, la conscience intérieure ou yoguique, ses expériences et ses pouvoirs. À partir de là, on peut aussi s'ouvrir vers le haut et agir sur les centres inférieurs; mais le danger, en procédant ainsi, est que l'on risque de s'enfermer dans ses propres formations mentales-spirituelles et de ne plus en sortir, au lieu d'entrer dans l'expérience spirituelle libre et intégrale, dans la connaissance et dans la transformation intégrale de l'être et de la nature.



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L'effort est une tentative pleine de tension. Il peut y avoir dans l'action une volonté qui ne contient ni tension ni effort.

Tension et concentration ne sont pas la même chose. La tension implique une ardeur excessive et une violence dans l'effort, alors que la concentration est par nature tranquille et régulière. S'il y a agitation ou ardeur excessive, alors ce n'est pas de la concentration.

Appel de l'âme par Niranjan Guha Roy


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