dimanche 28 juillet 2024

La Méditation en action, éviter les pièges du Soi statique sur la voie de Sri Aurobindo et Mère


La paix éternelle - œuvre de Niranjan Guha Roy


Pourquoi faudrait-il séparer la paix, l'immobilité, la méditation naturelle de l'Être, d'une part, et la Joie, le mouvement, l'évolution créatrice du Devenir, d'autre part ? 

Entrent-elles comme en concurrence pour prévaloir ? 

Le feu psychique de l'individuation du Devenir qui grandit depuis les profondeurs du cœur ne brûle-t-il pas dans le calme, la paix et la tranquillité du Soi ? Une douceur du cœur n'émane-t-elle pas de cette union entre Paix et Joie, Être et Devenir ? 

Mère et Sri Aurobindo conseillaient parfois d'aller voir Ramana Maharshi pour améliorer la réceptivité de la force de transformation qui secouaient et déséquilibraient fortement...

 Ce chemin commence véritablement à devenir une évolution consciente de la conscience quand la conscience force de Douce Mère produit l'émergence psychique. Et tout le monde n'en ressent pas l'aspiration. L'exigence vaut pour ceux qui sont concernés. La douceur aidera ceux qui n'en sont pas là : la paix intérieure est un terreau favorable qui peut permettre à l'homme mental encore fort animal à ne pas s'en prendre à des êtres psychisés soumis à la Mère divine en qui la transformation se fera. 

Sri Aurobindo ne dénonçait une posture statique de la paix spirituelle intérieure que dans le contexte des lettres écrites pour guider les sadhaks qui disaient suivre son chemin et selon sa perspective expérimentale qui découvre des pièges dans cette posture. 

Par exemple, sur le chemin de Sri Aurobindo et Mère, le Soi réalisé statique comme étranger à la manifestation ne doit pas être un refuge, un alibi spirituel pour l'inertie. Certes la volonté de progrès de l'ego ne va pas sans un ego spirituel faux. Mais tant que la Mère divine et le Seigneur Suprême n'agissent pas spontanément en nous depuis leur regard innombrable où connaissance et mouvement ne font qu'un, tant que la volonté psychique n'est pas bien établie en nous, il faut nous bien encore recourir une volonté mentale de progrès. Et, sur ce chemin évolutif, même si le Soi statique, le témoin est réalisé, il nous faut aspirer, rejeter et nous soumettre. 

Du point de vue de la force de conscience de Sri Aurobindo, il parait curieux d'évoquer l'abandon au Soi pour renoncer à tout progrès quand, éveillé au Soi, on reste le jouet des désirs. Quel est cet abandon au Soi qui voudrait étouffer les conflits intérieurs entre nos désirs et notre aspiration, l'amour pur du beau, du bien et du vrai ?

Sur le chemin de Sri Aurobindo et mère, la paix se met en mouvement, l'immobilité se trouve dans le mouvement et donc le mouvement dans l'immobilité. Sur ce chemin, il faut en passer par l'approfondissement de la vacuité silencieuse qui ressemble comme à un vide existentiel, qui s'éprouve comme une pauvreté de sens mental, pour s'ouvrir à la conscience force transformatrice. 

Ce mandala Sahasrara, si on est un témoin statique concentré sans tension en son centre, allie immobilité et mouvements.


Sri Aurobindo n'a jamais un comportement religieux consistant à condamner les autres approches spirituelles, il a juste donné à chacune sa juste place dans son yoga intégral. 

En gros, comprenne qui pourra... 

Prosélytisme et publicité sont humains trop humains... 

Le feu de la douceur devant lequel le mensonge n'a plus prise. C'est cela qui manifestera cette apocalypse, la divinisation de la terre en train d'avoir lieu.


Serge



Article commencé le 27/01/2024


Mère bénissant la Terre - Œuvre de Niranjan Guha Roy


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